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Commission Justice et Paix: «la contribution de 1% de l’EReA est une injustice»

18 mars 2009, 01:00

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Commission Justice et Paix: «la contribution de 1% de l’EReA est une injustice»

La Commission diocésaine Justice et Paix (CJP) prend position. Elle émet des objections contre le prélèvement obligatoire de 1%, consacré au «workfare programme» prévu sous l’EReA.

«Il serait plus souhaitable, dans l’esprit de cette solidarité nationale recherchée, que tous les employés (du privé comme des secteurs public et parapublic) soient amenés à contribuer à ce programme, afin de mieux répartir et élargir l’effort proposé, d’autant plus qu’un remboursement final est prévu», explique, d’emblée, Jean-Paul de Chazal, président de la Commission diocésaine Justice et Paix.

C’est ce qui, entre autres, amène la CJP à soutenir que la contribution générale de 1%, prévue dans l’Employment Relations Act (EReA), est une injustice, «en ces temps difficiles». D’autant plus qu’aucune distinction n’est faite entre les différents niveaux des salaires. La CJP cite, en exemple, le salarié qui ne gagne qu’un «salaire modeste» mensuel de Rs 6 000. «Cela impacte bien davantage sur les dépenses courantes d’une famille pauvre que 1% d’un salaire de Rs 100,000 et forcera les plus pauvres à réduire davantage l’essentiel, alors qu’on ne toucherait qu’au superflu du plus riche», soutient l’organisme catholique.

La CJP juge plus logique, de ce point de vue, qu’un «barème gradué soit introduit» pour tenir compte des circonstances différentes des salariés. Ceux qui touchent jusqu’à Rs 10,000 pourraient contribuer un plus petit pourcentage que 1% alors que dans le cas de salaires plus importants, ce pourcentage serait rendu graduellement supérieur.

La CJP admet que le «workfare programme» constitue «une invitation effective à la solidarité accrue», comme souhaitée par l’Évêque de Port-Louis, Mgr Maurice Piat. Toutefois, elle est d’avis que les modalités de ce programme «devraient continuer à faire l’objet de consultations approfondies et de réflexions plus poussées afin qu’une décision juste soit prise sur les barèmes proposés et sur la répartition de l’effort consenti.»

De surcroît, la CJP propose qu’il faudrait encourager les employeurs à prendre volontairement à leur charge la contribution au programme de leurs salariés les plus modestes, «dans un souci de solidarité active».
La Commission Diocésaine Justice et Paix (CJP) précise que sa mission est de contribuer à la réflexion nationale sur des questions d’intérêt social, de développement économique et de justice, ainsi que de propager la Doctrine Sociale de l’Eglise dans le monde.

Nouvellement reconstituée, elle choisi de s’exprimer sur le «workfare programme» - section 43 de l’EReA pour une première intervention. Cette commission est d’avis que « comme trop souvent à Maurice – []]le programme] est imposé d’en haut sans consultations préalables avec les intéressés et sans communication adéquate».

Enfin, la Commission Diocésaine Justice et Paix souhaite une «exigence de transparence publique, dans la gestion future des importants fonds prélevés».