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Cinéma : Décès du cinéaste Eric Rohmer, un des piliers de la Nouvelle Vague

12 janvier 2010, 00:00

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Le cinéaste Eric Rohmer est mort lundi matin à Paris, à  l''''âge de 89 ans, laissant derrière lui 60 ans de films et  d''écrits sur le cinéma.

Eric Rohmer, pseudonyme de Maurice Schérer, était  également critique de cinéma. Né le 21 mars 1920 à Tulle,  en Corrèze, il a d''abord été professeur de lettres puis  critique, fondant La Gazette du Cinéma avec Jacques  Rivette.

Il a réalisé son premier court-métrage en 1951 et s''est  inscrit comme l''un des piliers du mouvement  cinématographique de la Nouvelle Vague. Son dernier  long-métrage, Les Amours d''Astrée et de Céladon, est sorti  en 2007.

Eric Rohmer a en particulier reçu le Lion d''Or au festival  du cinéma de Venise pour Le Rayon Vert, puis un Lion d''Or  pour l''ensemble de sa carrière en 2001. Le Genou de Claire  a été récompensé du Prix Louis Delluc en 1971.

Il a également mis en scène des pièces de théâtre et écrit  plusieurs ouvrages sur le cinéma. L''une de ses premières  oeuvres (Ma nuit chez Maud, 1969) étant nominé aux Oscars  pour le meilleur scénario.

Pour son premier et unique roman, Elisabeth (1946),  Maurice Schérer a pris le pseudonyme de Gilbert Cordier  mais décidé d''adopter celui d''Eric Rohmer par la suite.

"Ce nom m''a été très utile dans ma carrière. On aime  employer, surtout au cinéma, des adjectifs. On dit  hitchkockien, rosselinien... Rohmerien, ca marche très  bien", disait-il au Monde dans un entretien en 2007.

Le cinéma rohmerien se caractérise par une certaine  lenteur, par la profondeur et le style littéraire des  dialogues qu''il ne laissait à personne d''autre le soin  d''écrire. Les Contes Moraux, un premier cycle de six  long-métrages, étaient d''abord des nouvelles écrites dans  les années 1950. "On peut dire que mon travail est plus  proche de la nouvelle - d''une certaine forme de nouvelle  que le cinéma abandonne aujourd''hui - que d''autres formes  de spectacles, tel le théâtre", écrivait-il en 1971.

Eric Rohmer gardait secrets les détails de sa vie privée  et la nouvelle de son hospitalisation n''était pas connue.

Arielle Dombasle, qu''il a révélée dans Pauline à la plage  (1983), l''a vu samedi en chambre de réanimation, à  l''hôpital de la Pitié-Salpétrière. "Il était sorti du coma et nous avons pu nous parler par petits papiers  interposés", a-t-elle raconté sur Europe 1. "C''est  quelqu''un qui m''a fait lire pour la première fois (le  dramaturge) Marivaux, qui m''a montré ce qu''était la beauté  classique des textes, qui m''a fait comprendre ce qu''était  le cinéma, l''écriture cinématographique", a-t-elle  poursuivi.

Eric Rohmer était "un cousin germain de Marivaux", a dit  l''acteur Pierre Arditi sur France Info, citant la  récurrence des thèmes de l''amour et de l''infidélité dans  son oeuvre.

Eric Rohmer a notamment révélé à l''écran les acteurs  Fabrice Lucchini et Jean-Claude Brialy.

Son style particulier avait aussi ses détracteurs. Dans le  film Night Moves (1975), le personnage joué par l''acteur  Gene Hackman leur donne la parole : "J''ai vu un de ses  films une fois. C''était vraiment très ennuyeux."