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Choisir entre la SADC et le Comesa !

27 mars 2008, 00:00

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Alors que s?activent les préparatifs en vue de la conférence sur la pauvreté de la Communauté de développement des pays de l?Afrique australe (SADC), qui se tient du 18 au 20 avril à Pailles, deux pays de la zone océan Indien, en l?occurrence Maurice et Madagascar, se retrouvent confrontés à un délicat choix diplomatique. Il leur faut opter soit pour la SADC ou le Comesa (Marché commun de l?Afrique de l?Est et de l?Afrique australe). L?ère de la multiple appartenance est bientôt finie.

A l?aune du libre-échange, visant à encourager la croissance et réduire la pauvreté dans les pays membres, il ne sera plus possible d?appartenir à deux unions douanières. En effet, aux termes des règlements de l?Organisation mondiale du commerce, aucun pays ne peut appartenir à plus d?une union douanière. Or avec leurs convergences, au niveau de la coopération sectorielle et de l?intégration commerciale, la SADC et le COMESA deviennent de facto des institutions rivales.

Outre Maurice et Madagascar, cinq autres membres de la SADC, notamment le Malawi, le Swaziland, la République démocratique du Congo, la Zambie et le Zimbabwe sont également membres du COMESA. Seul le Mozambique, qui a choisi d?abandonner le Comesa en 1998, a compris qu?il était plus harmonieux et moins confus d?appartenir à un seul bloc. Les autres pays sont toujours partagés car ils font miroiter les deux appartenances aux investisseurs étrangers.

«Certains pensent qu?on tire davantage de bénéfices en appartenant à deux ou plusieurs blocs régionaux au lieu d?un seul. Ce n?est pas vrai. Les pays doivent trancher et les choix ne sont pas toujours évidents. Mais on ne peut plus renvoyer ad infinitum...», expliquait récemment Thomas Salomao, secrétaire exécutif de la SADC, à des dirigeants africains réunis à Maputo. Il faudrait s?attendre à ce qu?il tienne le même discours chez nous.

Plus d?un expert du commerce régional, y compris M. Salomao, pense que la raison pour laquelle l?intégration régionale ne se déroule pas aussi vite que souhaitée en Afrique australe reste liée au problème de la double affiliation. Il est vrai qu?on entend rarement les hommes politiques en Afrique australe parler ouvertement des implications suscitées par le fait d?appartenir à deux communautés régionales.

«Il n?y a rien qui puisse arrêter le lancement de la zone de libre échange prévue en août 2008, mais la question douanière constitue un volet totalement différent», martèle la SADC, qui ?uvre pour la réalisation, d?ici 2010, d?un regroupement d?unions douanières. Regroupant 14 pays de l?Afrique australe et de l?océan Indien, dont Madagascar depuis août 2005, la SADC représente un marché de plus de 200 millions de consommateurs.

Ceux qui pensent que le Comesa et la SADC, comme institutions rivales, risquent de faire plus de mal que de bien au développement de l?Afrique australe et de la zone océan Indien, plaident pour une fusion des deux instances, au sein de l?Union africaine. Ce qui équivaudrait alors à l?abandon de leurs plans d?unions douanières respectives.

En attendant cet énième projet institutionnel pour faire reculer la pauvreté dans la région, la conférence qui se tiendra à Maurice devra permettre de dégager des lignes directrices quant au choix des pays membres. On a perdu suffisamment de temps avec la confusion d?une appartenance multiple. Et la pauvreté avance.