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Cent-Gaulettes: A 24 ans, il tue son arrière-grand-mère

23 août 2013, 04:56

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Cent-Gaulettes: A 24 ans, il tue son arrière-grand-mère

Elle lui aurait interdit de sortir. Kennedy Thérèse, 24 ans, a alors asséné un coup de sabre à Marie-Andréa Thérèse, 91 ans. La vieille dame a été retrouvée dans une mare de sang à son domicile, à Cent-Gaulettes. Arrêté, le jeune homme est passé aux aveux, expliquant qu’il a agi sous l’emprise de la colère.

 

Le village de Cent-Gaulettes, situé près de St-Hubert et Riche-en-Eau, s’est endormi en état de choc hier soir. Kennedy Louis Thérèse, âgé de 24 ans, a assassiné en milieu d’après-midi d'hier jeudi 22 août son arrière grand-mère, Marie-Andréa Thérèse d’un unique coup de sabre à la tête dans un accès de colère. L’autopsie pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin, qui a pris fin aux alentours de 22h10, a attribué le décès à un «chop wound to the head».

 

Kennedy Thérèse a déjà avoué à la Criminal Investigation Division (CID) de Rose-Belle qu’il s’est acharné sur la grand-mère de son père parce qu’elle lui a interdit de sortir, selon les premiers éléments de l’enquête policière. Il s’est emparé d’un sabre utilisé pour couper la canne à sucre et qui est rangé dans la chambre de cette ancienne femme laboureur pour l’agresser.

 

Kennedy Thérèse a également tenté de s’en prendre à sa soeur Marie-Charlotte, âgée de 19 ans. «Il lui a couru après, le sabre en main. Il a jeté l’arme quand il a compris qu’il ne pouvait la rattraper. C’est après que j’ai eu un pressentiment… J’ai alors découvert Marie-Andréa au sol, le plafond et les murs de sa chambre maculés de sang», confie la mère du jeune homme, Marie-Gisèle Thérèse, 50 ans.

 

Les policiers du poste de Cent-Gaulettes ont aussitôt été alertés. Dans l’intervalle, Kennedy Thérèse est revenu sur les lieux. «Il avait l’air calme. Quand on lui a dit qu’il avait blessé son arrière-grand-mère, il s’est montré surpris. La police est arrivée quelques minutes après. Les agents lui ont demandé de s’asseoir et ont fait un constat avant de l’embarquer. Il a ensuite été remis à la CID de Rose- Belle», ajoute sa mère.

 

Aux alentours de 21 heures, entourée de proches et de voisins dans la maisonnette du no. 10 de la cité EDC de Cent-Gaulettes, Marie-Gisèle Thérèse semblait perdue dans ses pensées. Alors que les volontaires s’affairaient à ériger une salle verte, elle a reçu un appel lui annonçant que la dépouille de Marie-Andréa Thérèse allait être restituée à la famille pour décider de l’heure des funérailles prévues ce vendredi 23 août. Marie-Gisèle Thérèse indique qu’elle n’arrive pas à expliquer le geste de son fils. Ce dernier, dit-elle, semblait irrité à son retour du dispensaire vers les 15 heures. Plus tôt, elle lui avait demandé d’aller lui chercher du sérum car elle était sujette à des diarrhées.

 

Quand il est rentré, il s’est immédiatement dirigé vers son arrière-grand-mère qui s’esclaffait dans sa chambre à coucher. Kennedy Thérèse, raconte sa mère, a commencé à être suivi à l’hôpital psychiatrique il y a plus de cinq ans. Ce, après avoir été grièvement blessé à la jambe par une bouteille cassée alors qu’il jouait au foot dans la localité. «Il venait de terminer sa Form V au collège Unity. Il a dû garder le lit pendant de longs mois. Il a sombré dans la dépression, croyant qu’il n’allait plus pouvoir marcher», soupire cette mère de trois enfants dont la benjamine a 12 ans.

 

Le jeune homme, d’habitude très calme et introverti, selon la famille, aidait son père dans un champ de haricots. S’il ne vendait pas de légumes au marché de Rose- Belle, il aidait ses proches en vendant des piksidou. Placé en détention dans un poste de police du Sud, Kennedy Thérèse sera interrogé par l’équipe de l’inspecteur Seewoogoolam et du surintendant Lutchman de la CID de Rose-Belle ce matin avant d’être traduit en cour de district de Grand-Port sous une accusation provisoire d’assassinat.

 

Dans le courant de la journée, il devra aussi participer à une reconstitution des faits. Pour ensuite être examiné par le Dr Monvoisin, no. 2 du service médicolégal de la police. Au cas où il présenterait des troubles psychiatriques, il sera dirigé vers un panel d’experts de l’hôpital Brown-Séquard, à Beau-Bassin.