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CDS pour une Nouvelle vie : 23 ans de soutien au toxicomane pour lutter contre ses démons

4 mars 2012, 00:00

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CDS pour une Nouvelle vie : 23 ans de soutien au toxicomane pour lutter contre ses démons

Cela fera bientôt 23 ans que le Centre de Solidarité (CDS) pour une Nouvelle vie s’est engagé dans une lutte sans merci contre la drogue. Plus qu’un centre de réhabilitation pour toxicomanes, cette Ong s’est fait une réputation grâce à son engagement social qui a permis de sauver de nombreuses familles.

Elles sont actuellement une vingtaine de personnes à suivre des programmes principalement consacrés à la réhabilitation et à la réintégration sociale des « victimes » de la drogue.

A la tête de ce centre, Edley Jaymangal. Il est d’avis que le processus de réhabilitation n’a jamais été une mince affaire. Il lui a souvent fallu employer les grands moyens et s’inspirer d’un concept éprouvé ailleurs. La création du CDS, à l’origine, fait suite aux événements des années 1980 où l’actualité était dominée par la prolifération de la drogue dans le pays. S’ensuit alors une série de négociations entre le gouvernement et l’Eglise catholique afin d’y trouver un remède.

Face à cette situation, le cardinal Jean Margéot, alors évêque de Port-Louis, va en Italie rencontrer les dirigeants du Centre italien de Solidarité. C’est là qu’il découvre le concept du Centro Italiano di Solidarieta, communément appelé le Projet Homme. A son retour, il propose ce projet au gouvernement qui enclencha un projet pilote de cinq ans avec la création du CDS pour une Nouvelle Vie.

Le principe du Projet Homme repose sur les interactions des toxicomanes entre eux. Comme nous l’explique Edley Jaymangal, la base de ce concept est avant tout une communication primordiale entre les « patients ». Des activités, des séminaires, des sessions de thérapie en groupe et en famille, telles sont les recettes du procédé italien. « Bien sûr, il a fallu adapter le Projet Homme dans le contexte mauricien », affirme Edley Jaymangal. Ce dernier avoue que le toxicomane sera sous perpétuelle influence avec ce que cela entraîne comme vulnérabilité face à « des démons qui voudront refaire surface ».

« Nous voulons particulièrement axer nos ressources avec des sessions de thérapie approfondie. Nous menons également des activités qui visent à meubler leur temps », explique Edley Jaymangal. Au fil des années, le CDS s’est décentralisé, avec l’ouverture d’un second espace à Solitude. Les deux autres structures sont Nou baz, unité de prévention, et le Centre Chrysalide, pour les femmes.

Qu’advient-il de ceux ayant complété le programme ? Ils s’engagent tout simplement comme volontaires au CDS. « Nous comptons aujourd’hui plus d’une trentaine de personnes qui sont volontaires au CDS et qui, auparavant traversaient nos portes demandant de l’aide », ajoute Edley Jaymangal.

Kunal Naïk, psychologue au CDS pour une Nouvelle vie, soutient, pour sa part, que le plus important pour le toxicomane, c’est de trouver une activité qui convient à sa personnalité et qui lui permette de se remettre en cause. Lui qui est également membre du Warriors Jiu-Jitsu Club de Paillotte affirme que la maîtrise de soi se trouve dans cet art martial. « Certains pensent peut-être que le Jiu-Jitsu représente une forme de violence. Mais ce n’est pas du tout le cas. Bien au contraire, cet art nous apprend avant tout la discipline », explique Kunal Naïk.

Aujourd’hui, les responsables du CDS pour une Nouvelle vie peuvent se réjouir du chemin parcouru. Tous se remémorent encore de la lutte acharnée qu’a menée le cardinal Jean Margéot, à travers son long voyage vers le « pays de l’amour », pour y dénicher ce joyau qui brille toujours à l’impasse Larcher, à Rose-Hill.