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Carte d`identité : Ramgoolam justifie le choix de Singapour, « pays sans corruption»

28 novembre 2012, 00:00

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Carte d`identité : Ramgoolam justifie le choix de Singapour, « pays sans corruption»

Dans son intervention sur le Budget 2013 à l`Assemblée, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a défendu le choix singapourien pour la fabrication de la carte d`identité nationale et laissé entendre que le métro léger n`est pas enterré.  

Maurice a choisi d’octroyer le projet de cartes d’identité à puces aux Singapouriens parce qu’à Singapour, «il n’y a pas de corruption. Essayez de vous adonner à la corruption là-bas, vous allez voir, ils sont très stricts». L’explication est – finalement – venue du Premier ministre le mardi 27 novembre 2012, au Parlement, alors qu’il intervenait sur le budget, dans un discours long d’une heure et quarante minutes. Il y a quelques semaines, le ministre des Technologies de l’Information et de la Communication, Tassarajen Pillay Chedumbrum, n’avait pas pu expliquer pourquoi le gouvernement avait décidé d’annuler les deux appels d’offres initiaux pour finalement choisir Singapour, pour le double du prix de la meilleure soumission. 

Le discours du Premier ministre a pris des fois des allures de discours du budget, avec Navin Ramgoolam expliquant le pourquoi de certaines mesures budgétaires – ce que le ministre des Finances n’avait pas fait. Fait étonnant, le PM a aussi parlé de certaines mesures qui ne se trouvaient même pas dans le budget – telles le métro léger et l’exploitation de l’économie bleue.

«Le gouvernement MMM-MSM n’avait pas eu le courage d’introduire le métro léger. L’ancien Premier ministre et ancien Président, qui est maintenant dans le karo kann, est comme le chien qui ne fait qu’aboyer mais qui ne mord pas. Moi, je n’aboie pas mais je mords. S’ils avaient introduit le métro léger quand il le fallait, cela aurait coûté moins cher tandis que l’histoire retiendra de mon gouvernement que nous avons fait le travail préparatoire pour introduire un système alternatif de transport !» a dit le PM.

En ce qui concerne l’économie bleue, Ramgoolam affirme que l’exploitation des ressources marines sera une occasion de démocratiser davantage l’économie – une politique qui a connu un succès sans précédent, selon Ramgoolam – et que ce ne sont pas les mêmes «gros poissons» qui seront appelés à exploiter ce secteur.

Le Premier ministre, qui a tenu à féliciter son ministre des Finances pour son budget «visionnaire, malgré que ça a été un travail d’équipe», a par ailleurs accusé l’opposition de n’avoir rien compris à l’exercice – «Ce sont des illettrés économiques (…) Si le ministre des Finances s’était mis debout et avait discouru pendant quatre heures, là, ils auraient été contents

La mauvaise compréhension de l’opposition – qui a boycotté les débats budgétaires hier – s’étend au concept Maurice Ile Durable (MID), selon le PM. «Ils disent que c’est une coquille vide mais cela traduit leur ignorance de ce que le MID est. Ils ne savent même pas ce que c’est le 5 E !» a-t-il dit, parmi les ricanements de ses lieutenants.  Pour Ramgoolam, la philosophie même du budget est le MID, «puisque le MID est un projet de société et c’est quelque chose qu’ils ne comprennent pas puisqu’ils n’ont pas de vision. MID concerne tous les ministères». 

SAJ a aussi été traité «d’ignorant». Selon Navin Ramgoolam, l’ancien PM, aussi connu  comme «le père du miracle économique», ne comprend rien à… l’économie. «Je ne sais pas où il a appris l’économie», clame Ramgoolam, après avoir fait une comparaison des fondamentaux de l’économie en 2000, quand il a quitté le pouvoir et en 2005, quand il l’a repris. Les chiffres qu’il cite, démontrent qu’il avait laissé entre les mains de l’opposition une économie résiliente mais qu’après cinq ans, ces derniers l’ont dilapidée «alors qu’il n’y avait pas de crise, pas de récession. Et après, ils disent qu’ils vont revenir au pouvoir. Mais ils resteront dan karo kann».

Le PM a par ailleurs aussi annoncé une «véritable relance» de l’économie pour «2013-2015», avec l’investissement public dans les travaux d’infrastructures, dont la ville de Highlands – « potentiellement le petroleum hub et le medical hub» et l’économie bleue. Ce, alors qu’auparavant, Ramgoolam expliquait que la situation économique était difficile à cause de notre dépendance de l’Europe et le manque de visibilité.