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Côte d’Ivoire : Mbeki ne parvient pas à obtenir un compromis

7 décembre 2010, 00:00

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Côte d’Ivoire : Mbeki ne parvient pas à obtenir un compromis

Les entretiens qu''''a eus à Abidjan l''ancien président sud-africain Thabo Mbeki avec les deux rivaux se sont achevés lundi soir sans avancée apparente.

Le médiateur, qui était mandaté par l''Union africaine, devait regagner son pays après avoir invité les deux camps à rechercher une solution pacifique. "L''UA est soucieuse que la paix soit maintenue et que tous les efforts soient entrepris pour faire en sorte que la transition démocratique soit un succès", a-t-il déclaré à la presse avant son départ. "La Côte d''Ivoire a besoin de paix et a besoin de démocratie (...) Nous espérons vraiment que les dirigeants de ce pays feront tout leur possible pour garantir le maintien de la paix", a-t-il ajouté.

Cette initiative de l’Union africaine s''inscrit dans un climat de crise politique depuis l''élection présidentielle qui a produit deux vainqueurs - Ouattara avec un appui international et Gbagbo avec le soutien du Conseil constitutionnel et de l''armée.
Le fossé continue donc de se creuser en Côte d’Ivoire entre les deux finalistes de l’élection présidentielle du 28 novembre, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Dimanche, le président sortant, proclamé vainqueur avec 51,45 % des suffrages par le Conseil constitutionnel, a nommé son Premier ministre peu de temps après qu’Alassane Ouattara, donné gagnant avec 54,1 % par la Commission électorale indépendante (CEI), a constitué son gouvernement.

Depuis qu''il a été déclaré vainqueur du second tour de l''élection présidentielle par la CEI jeudi, Alassane Ouattara bénéficie d''un très large soutien international. L''ONU, les États-Unis, la France, l''Union européenne (UE), le Royaume-Uni, l''Organisation internationale de la Francophonie (OIF) mais aussi la Communauté économique des États d''Afrique de l''Ouest (Cédéao) ont reconnu sa victoire. La Cédéao doit tenir un sommet, ce mardi, à Abuja consacré à la crise ivoirienne. L''UE a quant à elle annoncé qu''elle envisageait des sanctions si la crise politique ivoirienne ne trouvait pas de solution rapide.

Il faut noter cependant que Laurent Gbagbo a rejeté les appels extérieurs à son retrait comme un affront à la souveraineté ivoirienne et il a menacé d''expulser le représentant spécial de l''Onu en Côte d''Ivoire pour ingérence dans ses affaires intérieures.

La situation sur le terrain

Après une journée de samedi marquée par la mort de deux personnes à Abidjan et au lendemain d’un dimanche relativement calme, la  journée de lundi a été marquée par de nouvelles protestations. Des jeunes partisans d''Alassane Ouattara ont incendié des pneus dans différents quartiers d’Abidjan. La police a dispersé les manifestants à coup de gaz lacrymogènes.
Le couvre-feu a été prolongé jusqu’au lundi 13 décembre inclus, mais a été allégé de 22h à 5h. Les frontières ont été rouvertes dimanche soir - elles étaient fermées depuis jeudi -, ainsi que les aéroports, les pistes de décollage et les ports. Les mesures de sécurité y seront toutefois "renforcées", a ajouté l''état-major de l’armée.

 source : Reuters