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Côte d’Ivoire : Gbagbo mobilise ses partisans face aux pressions internationales

20 décembre 2010, 00:00

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Côte d’Ivoire : Gbagbo mobilise ses partisans face aux pressions internationales

Les partisans de Laurent Gbagbo ne désarment pas et affirment être prêts à livrer un combat à mort pour maintenir à la tête de l''''Etat leur champion sur lequel s''accumulent les pressions de la communauté internationale.

A l''issue du second tour de la présidentielle, le 28 novembre, la Commission électorale indépendante a désigné l''ancien Premier ministre Alassane Ouattara comme vainqueur.

Le résultat a été admis par la majeure partie de la communauté internationale dont les Nations unies, l''Union européenne, les Etats-Unis, l''Union africaine et la Cedeao, la communauté de développement de l''Afrique de l''Ouest.

Près de 5.000 Ivoiriens, craignant de possibles violences après la guerre civile de 2002-2003, ont fui vers l''étranger. La décision de Gbagbo de se maintenir au pouvoir a fait ressurgir la perspective d''un conflit dans ce pays, premier producteur mondial de cacao.

Les menaces de sanctions formulées par l''Union européenne et par les Etats-Unis sont demeurées sans effet. Gbagbo a répondu en demandant le départ des quelque 10.000 casques bleus présents dans le cadre de l''Onuci et en exploitant chez ses concitoyens le sentiment de rejet de l''étranger et anti-français.

"Il n''y a qu''une seule bataille: assurer notre dignité et garantir la souveraineté de notre pays. C''est à nous qu''il appartient de choisir notre président", a déclaré Charles Blé Goudé, leader des Jeunes Patriotes.

« Prêts à mourir »

Aujourd''hui ministre de la Jeunesse et de l''Emploi dans le gouvernement de Gbagbo, Blé Goudé, personnage charismatique, avait été un acteur essentiel dans la mobilisation des Jeunes Patriotes en 2002.

"Cette bataille, nous l''avons entamée en 2002. Nous sommes prêts à mourir pour elle", a-t-il lancé lors d''un rassemblement de son mouvement.

Financés par la présidence, les Jeunes Patriotes s''étaient heurtés aux militaires français de l''opération Licorne en 2004, ce qui avait abouti à l''évacuation de milliers de ressortissants français. "Licorne et nous, nous nous connaissons. Ils ont nos numéros de téléphone. C''est l''Onuci qui n''a pas nos numéros", a-t-il lancé.

Le dispositif Licorne compte 950 soldats déployés dans le pays, mais le ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, a indiqué dimanche qu''il n''était pas question d''une interposition entre le camp Gbagbo et le camp Ouattara.
Priée de dire si les forces françaises pourraient jouer aussi ce rôle, elle a répondu: "ils ne sont pas là pour s''interposer entre les Ivoiriens. S''ils étaient directement attaqués, (...) il y a un droit de légitime défense", a-t-elle toutefois ajouté.

Selon Navi Pillay, Haut commissaire des Nations unies pour les droits de l''homme, des violations massives des droits de l''homme ont été commises en Côte d''Ivoire où, selon elle, plus de 50 personnes ont été tuées au cours des trois derniers jours.

De son côté, Washington a ordonné l''évacuation du personnel non essentiel de l''ambassade des Etats-Unis en Côte d''Ivoire en invoquant les risques croissants de violences.

Le département d''Etat a déconseillé aux ressortissants américains de se rendre jusqu''à nouvel ordre en Côte d''Ivoire en soulignant que les manifestations de partisans du président sortant Laurent Gbagbo risquent de "devenir violentes".

"On ne peut exclure de l''hostilité à l''égard des Occidentaux, y compris des ressortissants américains", dit un communiqué du département d''Etat.

Le Conseil de sécurité des Nations unies doit examiner lundi la situation dans le pays avec la question d''un renouvellement du mandat des casques bleus qui court jusqu''au 31 décembre.

(Source : Reuters)