Le deuxième Budget de Xavier Duval est loin de faire l’unanimité auprès des syndicalistes. Si certains déplorent le manque de mesures populaires, d’autres critiquent l’absence de vision de la part du ministre des Finances.

Les syndicalistes de la fonction publique et du secteur privé sont sur la même longueur d’onde. Les mesures budgétaires annoncées par le ministre des Finances n’ont pas répondu à leurs attentes. Reaz Chuttoo, président de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP) et Hanif Perrun, du Mauritius Labour Congress, s’attendaient à ce que Xavier Luc Duval parle de salaire minimum.

« C’est vraiment dommage que le ministre des Finances n’ait accordé aucune importance au salaire minimum et à l’amélioration du pouvoir d’achat », soutient Reaz Chuttoo. Il est rejoint par son collègue syndicaliste, Hanif Peerun.

Pour Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM), le Budget était trop « terne ». « On s’attendait à plus. Il a manqué beaucoup de choses concrètes surtout sur le plan économique. Mais il faut reconnaître que la mise sur pied d’une Task Force dans la fonction publique pour passer en revue les dépenses de l’Etat est un pas dans la bonne direction », affirme-t-il.

Ashok Subron, animateur de Rezistans Ek Alternativ trouve, quant à lui, que « le Budget manque de vision pour faire face à 2013 ». Il affirme que c’est un Budget semblable à celui de l’an dernier. « On s’attendait à une nouvelle direction, à une politique alternative à ce système politique qui s’effondre », déplore-t-il en ajoutant qu’il n’y a aucune mesure budgétaire en faveur de la sécurité alimentaire, de la sécurité énergétique et de la Blue Ocean Economy.

De son côté, Lindsay Collen trouve que ce Budget est, à première vue, un exercice pour améliorer le quotidien de la population mais en réalité, « ce sont les capitalistes qui en tireront profit ». « Le Budget ne s’est pas attaqué aux points fondamentaux. Aucune mention n’est faite sur la sécurité alimentaire, l’énergie et concernant les mesures pour nous prémunir contre les crises à venir. La question de la sécurité alimentaire est préoccupante. La crise peut arriver à n’importe quel moment. Xavier Duval a assuré aux banques et aux assurances privées d’avoir Rs 100 millions l’année prochaine », commente-elle.