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Brutalité policière alléguée : Les Américains étonnés que le patron du NSS n’ait pas été suspendu

26 mai 2012, 00:00

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Brutalité policière alléguée : Les Américains étonnés que le patron du NSS n’ait pas été suspendu

Le rapport du département d’Etat américain sur le respect des Droits de l’homme à Maurice met à l’index le manque de suivi de la part des autorités concernant des allégations de brutalité policière. Il revient ainsi sur les incidents entre le Deputy Commissionner of Police (DCP) Dev Jokhoo et le motocycliste Didier Nombreuse, le 30 décembre 2011.

L’incident impliquant un jeune employé d’hôtel au directeur du service de renseignements à la fin de l’année dernière, à Terre Rouge,  continue à faire des vagues. Dans son dernier rapport sur le respect des Droits de l’homme à Maurice publié le jeudi 24 mai 2012, le département d’Etat américain s’étonne que l’adjoint au commissaire de police Dev Jokhoo n’ait été ni arrêté, ni suspendu de ses fonctions dans le cadre de cette affaire.

Le vendredi 30 décembre 2011, sur la route de St-Joseph, à Terre-Rouge, une foule s’était massée pour faire front à une équipe de policiers venus arrêter le motocycliste Didier Nombreuse. Ce dernier avait eu une prise de bec avec le responsable du National Security Service (NSS) à propos d’une manœuvre au volant de sa Peugeot 407.

Selon la version du motocycliste âgé de 23 ans, le DCP Jokhoo n’aurait pas apprécié ses remarques et l’aurait frappé avec une matraque. Il y eut par la suite une certaine tension entre les habitants de la localité et des policiers mandés sur les lieux. Le mardi 3 janvier 2012,  Didier Nombreuse a cependant été arrêté sous une accusation d’avoir incité la foule à se révolter contre les forces de l’ordre.

Il avait préalablement été invité à se présenter au poste de police de la localité pour avoir endommagé un véhicule de police. Il lui était reproché d’être monté sur le capot pour haranguer la foule. Il a alors été interpellé suite à une déposition consignée par le DCP Jokhoo.

Le haut-gradé, lui, a nié avoir brutalisé le jeune homme. Il  affirme qu’il n’utilisait plus sa matraque. Il avait soutenu que l’employé d’hôtel avait cogné son casque de motocycliste sur sa voiture, effrayant ses proches à l’intérieur. Ce qui l’aurait poussé à le ramener à la raison.

Sous la rubrique des tortures et d’abus de la part de la police, le département d’Etat américain note que cette affaire traîne en longueur et que le DCP Jokhoo « was not arrested or suspended ». Il revient aussi sur l’allégation de brutalité proférée par le motocycliste Wesley Agathe contre six policiers en civil durant cette même période.

Le document fait état de cette affaire traitée par lexpress.mu en rappelant que le motocycliste a été accusé de vol - délit pour lequel il n’a jamais été poursuivi - et qu’il aurait été tabassé au poste de police de Pamplemousses sans qu’aucun policier n’ait été suspendu.

Les Américains mettent aussi en exergue le fait que certains des évadés de la prison de Grande-Rivière-Rivière avaient le visage tuméfié peu après leur capture, mais qu’aucune suite n’a été donnée aux allégations de brutalité policière.