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Brésil: craintes de débordements pour la visite du pape

23 juillet 2013, 11:52

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Brésil: craintes de débordements pour la visite du pape
L'enthousiasme entourant la visite au Brésil du pape, qui a connu une arrivée mouvementée le lundi 22 juillet à Rio de Janeiro, suscite des craintes accrues de débordements, dans la foulée du mouvement social contre la vie chère et la corruption.
 
La police brésilienne a dispersé lundi soir avec des gaz lacrymogènes des manifestants en marge d'une réunion du pape François avec la présidente Dilma Rousseff.
 
Des centaines de manifestants couraient alors dans toutes les directions à proximité du palais Guanabara où siège le gouvernement de Rio de Janeiro. Un cocktail Molotov a été lancé en direction des forces de l'ordre. Au moins cinq manifestants ont été interpellés.
 
Un photographe de l'Agence France-Presse (AFP), Yasuyoshi Chiba, a été légèrement blessé d'un coup de matraque à la tête par un policier, selon son propre témoignage. 
 
Yasuyoshi Chiba, de nationalité japonaise, a été brièvement hospitalisé pour des soins et examens médicaux.
 
Certains protestataires, qui avaient répondu à l'appel du groupe Anonymous, s'insurgent contre les 53 millions de dollars (40 millions d'euros) que coûte la visite du pape et les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) aux contribuables brésiliens.
 
"Cela ne sert à rien de réprimer, ce gouvernement va chuter", ont crié les manifestants en fuyant la police.
 
La manifestation a conduit les services de sécurité à changer in extremis le programme du pape, en le faisant monter dans un hélicoptère pour aller du centre-ville au palais Guanabara.
 
Auparavant, la voiture dans lequel François avait décidé de faire un tour du centre-ville avait été bloquée à plusieurs reprises par des fidèles enthousiastes, suscitant les craintes de son entourage.
 
D'autres manifestations jeudi et vendredi
 
Aucun rendez-vous n'est prévu mardi dans l'agenda du pape, âgé de 76 ans.
 
Il restera dans le calme et la verdure de la résidence du Sumaré, sur les hauteurs de Rio. Le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, a indiqué que le pape pouvait rencontrer qui il désirait.
 
Mardi dans la soirée, les JMJ, préparées dans tout le pays depuis des semaines, entreront dans leur phase principale, avec la messe d'ouverture célébrée sur la plage de Copacabana par l'archevêque de Rio, Mgr Orani Joao Tempesta.
 
D'autres manifestations sociales sont annoncées dans les prochains jours, dont certaines à proximité de la plage où auront lieu jeudi soir et vendredi soir des cérémonies des JMJ en présence du pape et de centaines de milliers de jeunes catholiques.
 
Avant la visite, le Vatican avait fait savoir qu'il n'avait pas d'inquiétude pour le pape, dans la mesure où les manifestations n'étaient pas dirigées contre lui, et que plus de 60% de la population brésilienne est catholique.
 
Mais il n'avait pas exclu que les manifestants profitent de la caisse de résonance de la présence de François, qui met l'accent sur les problèmes sociaux, pour relancer leur mouvement. 
 
Dans l'avion qui l'emmenait à Rio, le pape a parlé de la crise économique qui "ne donne rien de bien" pour les jeunes, le risque étant celui d'une génération sacrifiée, privée de sa dignité, qui n'aura pas eu de travail.
 
Le père Lombardi a minimisé la découverte dimanche d'un engin explosif "très artisanal" dans un sac en plastique dans des toilettes publiques près de la basilique d'Aparecida. La sécurité de François n'était pas en jeu selon lui.
 
Mais ces divers incidents ne peuvent que mettre un peu plus sur les dents les services de sécurité brésiliens, qui doivent gérer parallèlement la présence d'1,5 millions de jeunes de 170 pays venus pour les 18e JMJ, des manifestations hostiles à l’Église et surtout un mouvement social de revendication de grande ampleur.