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Bousculade mortelle d''Abidjan: Promesse de "sanctions" et chagrin des familles

31 mars 2009, 00:00

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Bousculade mortelle d''Abidjan: Promesse de "sanctions" et chagrin des familles

Les autorités ivoiriennes ont promis lundi des "sanctions" contre les responsables du drame survenu dimanche au stade Houphouët-Boigny d''''Abidjan, où une bousculade a fait 19 morts, dont les familles brisées par le chagrin ont commencé à récupérer les corps.

"Très rapidement, les responsabilités seront situées et je suis sûr que les sanctions seront prises", a déclaré à la télévision publique le président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), Jacques Anouma. Il prépare actuellement un "rapport détaillé", réclamé par la Fifa.

"Au plus tard" mardi, "certaines mesures vont être communiquées", a confirmé sans précision le ministre du Sport, Dagobert Banzio, à l''issue d''une "réunion de crise" autour du Premier ministre Guillaume Soro, qui devait présider mardi matin un "conseil de gouvernement extraordinaire" consacré au drame.

La bousculade a eu lieu dimanche après-midi avant le match de football Côte d''Ivoire-Malawi et fait 19 morts et 132 blessés, selon le gouvernement.

Le ministre de l''Intérieur Désiré Tagro a expliqué dimanche soir cette bousculade par le fait que "les gens restés dehors voulaient absolument entrer" dans l''enceinte sportive.

Rénové très récemment, le stade, d''une capacité de 35.000 places, était bondé lors de la rencontre. Des milliers de supporters étaient restés aux abords.

Lundi, badauds, adultes et écoliers ont défilé devant les entrées du stade pour se recueillir.

Le portail métallique du virage sud était cassé et un de ses battants posé à terre, tandis que celui du virage nord semblait intact. Près de cette entrée, des paires de chaussures abandonnées témoignaient du drame, ainsi que des papiers d''identité - scolaires notamment - ou des bouts de papier marqués du nom d''un disparu.

Selon des récits de vigiles travaillant dans le stade ou à proximité, des spectateurs ont forcé le passage à ces deux accès. Les premiers qui ont pénétré dans l''enceinte sont presque aussitôt tombés dans des escaliers tout proches et ont été piétinés par ceux qui les suivaient.

Beaucoup de ces supporters avaient des tickets et étaient scandalisés qu''on leur refuse l''entrée, ont précisé ces témoins, affirmant que des membres des forces de l''ordre laissaient passer les personnes contre un peu d''argent.

"C''est toujours comme ça que ça se passe!", a assuré à l''AFP un vigile.

Selon une source médicale et plusieurs témoins, la police aurait usé de gaz lacrymogènes pour disperser les nombreux spectateurs forçant le passage.

La presse ivoirienne s''interrogeait lundi sur les circonstances exactes de cette bousculade meurtrière, se demandant notamment pourquoi le match s''est poursuivi alors même que des supporters avaient déjà succombé.

Entre désespoir et fatalisme, les familles des 19 morts ont commencé dans la matinée à récupérer les corps de leurs proches à la morgue principale de la ville. "Tout ce que Dieu fait est bon", lâchait Moussa Doumbia, dont le petit frère de 10 ans est mort dans le drame.

En larmes, Aminata Doumbia, qui a aussi perdu son petit frère Djaninin Kouyaté, 14 ans, ne savait comment annoncer cette nouvelle à leur mère.

Au moins six blessés graves étaient encore hospitalisés lundi après-midi, selon le ministère de la Santé, qui n''était pas en mesure de donner un bilan complet de la catastrophe.