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Biosécurité de produits agricoles : un projet de loi viendra établir un cadre réglementaire

18 juillet 2012, 00:00

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Biosécurité de produits agricoles : un projet de loi viendra établir un cadre réglementaire

Satish Faugoo, ministre de l’Agro industrie, annonce le dépôt sur la table de l’Assemblée nationale du National Agricultural Products Regulatory Bill. Ce projet de loi vise non seulement une rationalisation du rôle des organisations du ministère mais aussi l’établissement d’un cadre réglementaire en matière de sécurité sanitaire et biosécurité des produits agricoles.

L’application de certaines règles phytosanitaires ne suffit plus pour tenter une percée sur l’exigeant marché de produits agricoles qu’est celui des pays faisant partie de l’Union européenne. Aujourd’hui, les défis de ce marché ont également deux impératifs. Il s’agit d’abord de la capacité à respecter les normes en matière de sécurité sanitaire des produits alimentaires. L’autre impératif se rapporte à la prédisposition visant à concilier la règle de la protection de l’environnement à des objectifs commerciaux.

Lors de l’inauguration des travaux d’un séminaire à l’hôtel le Maritim, Balaclava le lundi 16 juillet 2012, Satish Faugoo, ministre de l’Agro industrie, a exprimé la volonté du gouvernement de Maurice à mettre en harmonie avec ces impératifs. « Mon ministère planche sur un National Agricultural Products Regulatory Bill qui sera incessamment déposé sur la table de l’Assemblée nationale ».

Le but de ce projet de loi est de consolider et d’harmoniser le rôle des départements et des corps paraétatiques attachés au ministère de l’Agro industrie. Une attention particulière y sera accordée à deux facteurs. Ceux-ci sont indispensables sur le marché européen des produits agricoles. Il s’agit de la sécurité sanitaire des produits alimentaires et de la biosécurité.

Le premier ne concerne pas seulement la disponibilité mais également l’accès aux produits alimentaires requis tant en quantité qu’en qualité. Le second se rapporte à la prédisposition d’un état à tirer profit des potentiels de la biotechnologie tout en s’assurant que cette démarche ne représente aucun risque ni pour l’environnement ni pour la santé humaine.

C’est un peu dans cette direction que s’orientent les travaux du séminaire qui prennent fin ce mercredi 18 juillet. En effet, un de ses principaux objectifs est la mise en place d’un projet ayant pour finalité de renforcer les systèmes de salubrité au niveau de la production d’aliments dans l’industrie de l’élevage et de la production de poulets, à celui de la production et de la commercialisation de l’ananas et du miel.

Depuis 2001, l’Union européenne accorde une aide soutenue aux pays de l’Afrique, des Caraïbes, et du Pacifique en vue de faciliter leur entrée sur les marchés européens. Cela pour une raison fort simple. Les produits provenant des pays des ACP n’ont pas pour seul obstacle, les épreuves phytosanitaires émanant des autorités gouvernementales des pays de l’Union. Ils sont coincés entre deux feux.

D’abord, les opérateurs. Ensuite, les consommateurs européens. La concurrence oblige, les opérateurs du marché de la consommation imposent de nouvelles règles sous la forme de nouvelles normes de qualité. Sous la pression de consommateurs de plus en plus conscients de leur responsabilité écologique veulent s’assurer que les conditions de production respectent les règles de base de l’écologie. Aucun centre commercial ne veut prendre le risque de les déplaire. Bref, la rentrée sur le marché européen se complique.

C’est ce qui explique l’intervention de l’Union européenne. Son aide est réalisée par le biais du Comité de Liaison Europe, Afrique, Caraïbes et du Pacifique (COLEACP. C’est une association interprofessionnelle. Elle représente et défend les intérêts des producteurs et des exportateurs des pays ACP et ceux des importateurs de fruits, de légumes, de fleurs et des plants de l’Union européenne. COLEACP est intervenu à deux niveaux. D’abord, dans le cadre du Programme Initiative Pesticides (PIP).

Ce programme est mis en route en 2001. Il était destiné au secteur horticole. Le programme EDES est lancé en 2010. Il poursuit deux objectifs. Le premier concerne l’élaboration des normes de sécurité sanitaires des produits alimentaires destinés aux marchés étrangers. Des normes sont aussi prévues pour les sociétés engagées dans l’élevage et dont les produits sont dédiés à l’exportation. L’autre objectif du programme EDES consiste à doter les pays des ACP d’un système qui soit cohérent avec les dispositions du cadre règlementaire des obligations sanitaires et phytosanitaires imposées par les instances régionales, internationales et européennes.

Maurice bénéficie déjà de l’aide européenne dans le cadre du programme EDES. Cela en la personne du Dr Antoine Nguz. C’est un consultant de la COLEACP. Il a été délégué par l’EDES. Il a pour mission de procéder à une analyse stratégique et technique du secteur de la production du miel et celui de l’élevage et de la production de poulet.

Tout en concédant la pertinence de ces mesures, Dhaneshwar Sarjua, un des individus pionniers dans le domaine de l’exportation des produits agricoles vers l’Europe estime que la priorité du moment, c’est de contourner le problème de perte de pouvoir d’achat des Européens. « Nos produits ne sont plus compétitifs. Cela en raison du coût élevé du transport par avion. Il faut réduire notre dépendance sur l’exportation de produits agricoles frais entiers. Notre salut passe par la transformation et le recours du transport par bateau. Nous y serons compétitifs à court, moyen et long termes ».