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Bilan du sport mondial : L''histoire en marche

25 décembre 2012, 00:00

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Bilan du sport mondial : L''histoire en marche

Du triomphe d''''Usain Bolt à l''ultime quête olympique de Michael Phelps en passant par la chute de Lance Armstrong, la plus spectaculaire de l''histoire du cyclisme, des pages d''histoire du sport ont été écrites ces derniers mois.

Les plus belles ont été remplies lors des Jeux de Londres, où sont passés à la postérité le sprinteur jamaïcain, auteur d''un deuxième triplé après Pékin en 2008, et le nageur américain avec sa carrière aux 18 médailles d''or.

La plus sombre est cette chronique du programme de dopage "le plus perfectionné, le plus professionnel et le plus efficace jamais vu dans le sport", selon les mots du patron de l''Agence américaine antidopage (Usada), Travis Tygart.

Confondu par le rapport fleuve de l''Usada et les témoignages de ses anciens coéquipiers, pour ne pas les dire porteurs d''eau, Lance Armstrong a beaucoup perdu: ses sept Tours de France, des sponsors et le peu de crédibilité qu''il lui restait.

Le cyclisme tout entier en a souffert, parce que son organe de tutelle, l''UCI, est accusé de passivité pendant le règne du Texan sur la Grande Boucle, de 1999 à 2005. Une commission indépendante a été chargée de l''aider à faire son autocritique.

A n''en pas douter, ce sport sort perdant de l''année parce que le Tour de France écrasé par le Team Sky et Bradley Wiggins n''a pas été passionnant, parce que celui d''Espagne a sacré un Alberto Contador tout juste revenu d''une suspension pour dopage.

Le cyclisme a pourtant fait recette aux Jeux olympiques, où des dizaines de milliers de Britanniques, quelques jours après le premier succès d''un des leurs dans le Tour, se sont massés sur le parcours de l''épreuve sur route.

Mais en cela, la petite reine n''a pas fait exception au pays de la Queen Mum. Les Jeux se sont déroulés dans des stades combles, notamment lors d''une cérémonie d''ouverture où Danny Boyle a fait briller la culture britannique sous les yeux du monde entier.

La Grande-Bretagne a réussi son pari festif, économique, touristique et sportif. Mais les plus grands héros de Londres, s''ils parlent anglais, sont venus d''ailleurs.

BOLT RAYONNE

La première semaine des Jeux a fini de consacrer Michael Phelps qui a glané quatre médailles d''or et deux autres en argent dans le bassin olympique, quatre ans après avoir battu le vieux record de Mark Spitz en enlevant huit titres.

L''Américain de 27 ans s''est arrêté là, ayant "accompli tout ce qu''(il) voulait faire" et ne se voyant pas nager jusqu''à 30 ans.

L''homme au buste taillé en V et aux impressionnants segments est devenu pour certains le plus grand athlète de l''histoire des Jeux. Des esprits plus chagrins rétorquent que seule la natation permet de disputer autant de courses. Encore faut-il les gagner.

Parce qu''il use ses pointes sur les pistes et n''a pas quatre opportunités de courir un 100 mètres, Usain Bolt n''égalera pas Phelps. Mais il lui a sans peine volé la vedette.

A Londres, "la foudre" est encore tombée. L''homme le plus rapide de l''histoire avait tout raflé à Pékin : 100m, 200m et relais 4x100m. Il a récidivé. Oubliés, le faux départ qui l''avait disqualifié aux Mondiaux 2011 et les problèmes de dos qui avaient contrarié sa saison 2010.

Les facéties et les mimiques étaient de retour chez celui qui a effacé les noms de Carl Lewis ou Jesse Owens des livres et conclu sa campagne d''Angleterre par un record du monde avec un relais jamaïcain intouchable.

Bolt n''est pas seulement un sprinteur hors normes, malgré une concurrence de très haut niveau, il est aussi un showman hors pair. Voir l''équipe de France de handball l''imiter sur le podium, c''est aussi comprendre à quel point rayonne.

Si les Etats-Unis ne règnent plus sur la vitesse masculine, ils demeurent la nation la plus forte du sport mondial et ont quitté Londres avec un trésor de 104 médailles. La France a tiré son épingle du jeu avec 34 récompenses, dont 11 en or.

Elle n''a pas encore d''Usain Bolt ou de Michael Phelps, mais certains de ses enfants ont leur place chez les grands: les nageurs Camille Muffat et Yannick Agnel, l''invicible judoka Teddy Riner, ou Tony Estanguet, triple champion olympique, qui serait une légende si le canoë n''était pas si confidentiel.

Elle a aussi Sébastien Loeb, sacré pour la neuvième fois champion du monde des rallyes. Ce qui relève de l''évidence tant il domine la route, sa voiture, et par delà, sa discipline, reste pourtant unique dans l''histoire des sports mécaniques.

Peut-être Sebastian Vettel viendra-t-il un jour taquiner ce record. L''Allemand a coiffé une troisième couronne consécutive en Formule Un au terme d''une saison haletante, où la décision s''est faite lors du dernier Grand Prix, au Brésil.

Pilote le plus précoce que la F1 ait jamais connu, il a 25 ans et tout le temps devant lui, au contraire de son illustre aîné Michael Schumacher, qui a quitté pour de bon son baquet, à bientôt 43 ans, après un retour sans éclat.

CHASSE AUX RECORDS

Le temps semblait aussi compté pour Roger Federer, dont le déclin a tant de fois été annoncé. Mais plus de deux ans après sa dernière victoire en Grand Chelem, le Suisse a gagné dans son jardin de Wimbledon, portant son propre record à 17 succès dans les majeurs.

Il n''a pourtant pas été l''homme de l''année, un titre qui revient de droit à Novak Djokovic puisqu''il a fini à la première place mondiale et s''est adjugé le premier tournoi qui compte, l''Open d''Australie, puis le dernier, le Masters de Londres.

A Melbourne, il a livré un combat de cinq heures 53 minutes à Rafael Nadal, record pour une finale. Le Majorquin en battra un autre quelques mois plus tard à Roland-Garros en accrochant un septième trophée sur l''ocre parisienne.

Avec lui, l''Espagne est un pays qui gagne. Mais il n''est pas le seul : l''Euro de football a consacré une équipe espagnole sans égale, auteur d''un triplé inédit après ses titres européen de 2008 et mondial de 2010.

La péninsule est aussi le berceau du meilleur footballeur du monde, même s''il est né Argentin. Lionel Messi a battu le record de buts inscrits dans une année civile, avec 91 réalisations, un chiffre qui ne devrait pas être effacé de sitôt. Le précédent datait de 1972.

Dans la chasse aux références, l''Américaine Lindsey Vonn s''est taillé une part de lionne en établissant, en mars, un nouveau record de points en Coupe du monde de ski, pour s''offrir un quatrième gros globe de cristal en cinq ans.

Epuisée mentalement, elle a pris du repos en décembre après avoir redémarré en trombe l''hiver 2012-13. Encore cinq succès et elle égalera le record de 62 victoires d''Annemarie Möser-Proll, qui date de 1980. L''histoire est toujours en marche.

 

 

 

 

 

 

 

PARIS, 25 dcembre (Reuters)