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Bheenick : «On devra s’attendre à une inflation de plus de 7,3% au prochain trimestre»

7 décembre 2010, 00:00

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Bheenick : «On devra s’attendre à une inflation de plus de 7,3% au prochain trimestre»

Le taux de l’inflation pourra dépasser les 7,3% en juin 2011. C’est l’annonce faite par le gouverneur de la Banque de Maurice, Rundheersing Bheenick, lors d’un point de presse, ce matin du mardi 7 décembre, pour expliquer la décision du Monetary Policy Committee de maintenir le taux directeur à 4,75% .

Le comité de politique monétaire a décidé de maintenir le Repo Rate le 6 décembre 2010 à 4,75%, avec toutefois en toile de fond des inquiétudes sur l’inflation.

«Si l’inflation poursuit sur sa lancée actuelle, tout laisse indiquer qu’au prochain trimestre, la Headline Inflation du Bureau centrale des statistiques dépassera les 5% et que le glissement annuel de la Banque centrale dépassera, lui, les 7,3%», a déclaré le gouverneur Bheenick.

Ce dernier va même plus loin, soulignant que les prévisions en septembre dernier ont été incorrectes et qu’on devra plutôt s’attendre à une hausse rapide du taux de l’inflation.

«On envisageait de terminer l’année à un taux de 4%, mais nous sommes bien au-dessus de nos prévisions avec un glissement annuel de 5,9%. Donc, nous aurons à prendre les mesures adéquates», explique-t-il.

Et de faire ressortir que cette tendance pourra commencer à monopoliser le rôle de la Banque de Maurice, qui, rappelons-le, a comme principale fonction de maintenir le taux de l’inflation à un niveau approprié.

Pour en revenir au taux directeur, maintenu à 4,75%, Rundheersing Bheenick souligne que le Monetary Policy Committee (MPC) a pris cette décision après avoir passé en revue la situation économique sur le plan international ainsi que l’évolution économique ici à Maurice, tout en prenant en considération les mesures annoncées dans le Budget 2011.

Et cela aussi suite à un constat qui dépasse de loin leurs attentes. En l’occurrence que le taux de l’inflation, qui avait pourtant atteint un niveau plus ou moins bas, a commencé à refaire surface assez rapidement.

«La situation est plus ou moins comme l’avait prévu le comité de politique monétaire, après leur dernière rencontre au mois de septembre. Les deux exceptions sont, pour commencer, la hausse de l’inflation et, ensuite, la reprise internationale, qui ne se déroule pas aussi vite qu’espéré. On note également plus de volatilité au niveau des devises étrangères, comme l’euro et le dollar», indique le gouverneur de la Banque centrale.

Comme il l’avait déjà annoncé, la marge de manœuvre dont dispose la Banque centrale pour une politique monétaire plus «accomodating», est en train de disparaitre.

Rundheersing Bheenick avance qu’en d’autres mots, il ne faut pas s’attendre à ce que la Banque centrale procède à une autre réduction du taux directeur en juin 2011.

«On espère que trois mois additionnels et la même politique monétaire permettraient un redémarrage, en attendant la reprise de l’économie mondiale», précise le gouverneur.

D’autre part, ce dernier a aussi évoqué la réticence des banques commerciales à prêter au secteur manufacturier. Ceci après la réception d’un courriel à ce sujet. Le gouverneur Bheenick avance qu’il s’agit bien là du plus grand potentiel pour une reprise rapide, dès que les marchés d’exportation reprennent.

«Toutes les banques ensemble ont un excès de liquidités et tous les opérateurs regroupés ont besoin de liquidités, qu’ils n’arrivent toutefois pas à avoir. Les exportateurs du Export Processing Zone (EPZ) pourront ainsi commencer à augmenter leur volume d’exportation, avec la création d’emplois additionnels et cela sans investissement additionnel. Ils ont plutôt besoin d’un Working Capital », indique-t-il.

D’où la décision de la Banque centrale de voir quelle mesure elle peut prendre pour assurer de diriger les crédits là où ils peuvent avoir le plus grand impact.

Pour conclure, le gouverneur de la Banque centrale a déclaré que l’année 2010 se clôturera avec un Foreign Direct Investment (FDI) de dix à onze milliards de roupies, soit, plus ou moins comparable à celui de l’année de la pré-crise en 2008.