Publicité

Barack Obama s''en prend aux bonus à Wall Street

12 janvier 2010, 12:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

La Maison blanche critique le versement de primes jugées excessives par les grandes institutions financières de Wall Street et annonce des mesures en la matière.

La Maison blanche a confirmé que Barack Obama envisageait d''''inclure une taxe sur les sociétés de services financiers dans le prochain projet de budget qui sera présenté en février.

Parallèlement, le procureur général de New York Andrew Cuomo a demandé aux huit premières banques ayant reçu des fonds dans le cadre du plan de sauvetage Tarp (Troubled Asset Relief Program) de présenter des données sur les primes qu''elles espèrent verser en 2009.

Selon certaines informations, la taxe envisagée par Barack Obama ne serait pas une taxe sur les bonus ou sur les transactions financières, comme l''ont décidé certains pays.

En France, la taxe sur les bonus distribués par les banques devrait rapporter 360 millions d''euros à l''Etat. (Plus de détails []ID:nLDE60A2HC])

En principe, les primes versées au titre d''une année fiscale représentent, pour les banquiers et les traders les mieux payés, l''essentiel de leur rémunération. Elles atteignent souvent sept chiffres, parfois huit.

Ces sommes énormes suscitent l''incompréhension d''un grand nombre d''Américains alors que le taux chômage représente 10% de la population active.

Les banques mises à la question par le procureur de New York sont Bank of America <BAC.N>, Bank of New York Mellon <BK.N>, Citigroup <C.N>, Goldman Sachs <GS.N>, JPMorgan Chase <JPM.N>, Morgan Stanley <MS.N>, State Street <STT.N> et Wells Fargo <WFC.N>.

Bank of America est par ailleurs poursuivie par la Securities and Exchange Commission (SEC) pour avoir autorisé Merrill Lynch, désormais sa filiale, à verser 3,6 milliards de dollars de primes en 2008 malgré des pertes énormes.


LES HUIT BANQUES ONT JUSQU''AU 8 FEVRIER

Dans sa lettre aux huit banques, Andrew Cuomo veut des informations pour le 8 février. Il demande notamment si les rémunérations seront perçues en espèces ou en titres, comment la rémunération est liées aux performances, comment l''argent du fonds Tarp a permis les versements prévus et s''il est prévu que les bonus soient remboursées si la situation de l''établissement venait à se détériorer.

"Certaines banques ont gagné beaucoup d''argent, parce que, dans certains cas, les contribuables leur ont donné beaucoup d''argent", a déclaré Andrew Cuomo lors d''une conférence de presse.

"Le contribuable est en train d''en payer le coût", a-t-il ajouté en faisant allusion au taux de chômage de 10%.
Les accusations d''indulgence face à Wall Street, dont a fait l''objet Barack Obama - ce qui pourrait lui coûter cher lors des élections parlementaires de mi-mandat cette année - ont conduit la Maison blanche à prendre ses distances avec la communauté financière.

D''où l''étude par le président d''une disposition à inclure dans le prochain budget et assurant que les contribuables seront intégralement remboursés des sommes versées aux institutions financières, a précisé Robert Gibbs, porte-parole de la présidence.

"C''est l''objectif du président", a-t-il dit, tout en se refusant à donner plus de précision.

Les dirigeants de Wall Street "ne comprennent toujours pas" le problème lié aux bonus versés par des sociétés renflouées par l''argent du contribuable, a estimé Robert Gibbs, alors que, selon certaines informations, les primes pourraient atteindre des centaines de milliers de dollars par personne.

Chez certaines banques, les rémunérations peuvent représenter près de 50% du produit net bancaire, ce qui est autant de moins pour les actionnaires, lesquels conservent le pouvoir d''élire et donc d''évincer les membres du conseil d''administration responsables de la politiques salariale.

"C''est la totalité du système qui pose problème", estime Charles Elson, au Centre John L. Weinberg pur la gouvernance des entreprises à l''université du Delaware.

"Ces systèmes de rémunérations sont hautement problématiques, mais le domaine politique est-il le lieu qui convient pour résoudre le problème?", s''interroge-t-il.

Reuters