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Banque mondiale: Washington doit annoncer son candidat face à un défi africain

23 mars 2012, 00:00

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Banque mondiale: Washington doit annoncer son candidat face à un défi africain

Les Etats-Unis devaient faire connaître vendredi le nom de leur candidat à la direction de la Banque mondiale, une prérogative traditionnelle de Washington, mais ils se heurtent à la candidature de poids d''''une Africaine, la ministre nigériane des Finances.


Les postulants à la présidence de cette institution d''aide au développement ont jusqu''à vendredi 18H00, heure de Washington (22H00 GMT), pour se présenter à la succession de l''Américain Robert Zoellick (photo).

Mais à quelques heures de l''échéance, l''Afrique du Sud, puissance émergente, a présenté la candidature de Mme Ngozi Okonjo-Iweala, ministre des Finances du Nigeria, autre "grand" africain, dont le nom circulait déjà.

"Si je suis confiante (en la victoire)? Absolument", a confirmé l''intéressée à la presse. "Je considère que la Banque mondiale est une institution très importante pour le monde et en particulier pour les pays en développement qui méritent le meilleur leadership. J''anticipe donc une lutte entre des candidats très forts", a-t-elle ajouté.

Le candidat des Etats-Unis l''a toujours emporté dans le passé à la BM mais Washington semble peiner à déterminer son champion et plus rien ne filtre sur ses intentions depuis une semaine. Une source proche de la Banque a néanmoins indiqué à l''AFP que "les Etats-Unis avaient assuré qu''ils feraient leur annonce en temps et en heure".

"J''ai une longue expérience à la Banque mondiale, au gouvernement et dans la diplomatie (...) Je partage sa vision : lutter avec passion contre la pauvreté", a-t-elle déclaré aux cotés de son homologue sud-africain, encore déclaré la ministre nigériane

Mme Okonjo-Iweala, qui a été directrice générale de la Banque de 2007 à 2011, correspond en effet à tous les critères de sélection imposés par le conseil d''administration.

Elle occupe depuis août 2011 le poste de ministre des Finances de son pays, puissance régionale et premier producteur de pétrole d''Afrique.

"C''est une candidature extrêmement sérieuse" qui oblige les Etats-Unis à lui opposer "une personnalité importante", avait indiqué aux Etats-Unis une source proche de la Banque, avant même que sa candidature ne soit officialisée.

D''autres noms étaient déjà connus, comme celui, de l''ex-ministre des Finances colombien, José Antonio Ocampo, qui devrait être présenté par le Brésil, où de l''Américain Jeffrey Sachs.

Très critique à l''égard du rôle que les Etats-Unis jouent à la Banque mondiale, M. Sachs - qui a notamment conseillé l''ONU en matière de lutte contre la pauvreté - fait campagne en franc-tireur mais pourrait être parrainé par l''Inde ou l''Italie.
En vertu d''un accord tacite entre l''Europe et Washington, la présidence de la Banque a toujours échu à un citoyen des Etats-Unis tandis que celle du Fonds monétaire international (FMI) revenait à un Européen.

Lorsque M. Zoellick avait annoncé le 15 février qu''il abandonnerait ses fonctions le 30 juin, les Etats-Unis avaient indiqué n''avoir nullement l''intention d''abandonner leur chasse gardée.

Selon la source proche de la BM, la Maison Blanche a vraisemblablement mis "une pression colossale sur Hillary Clinton", la secrétaire d''Etat du président Barack Obama, mais celle-ci a dit aspirer à se mettre en retrait de la vie politique.
Si ces efforts sont vains, "l''hypothèse de Susan Rice (ambassadeur des Etats-Unis à l''ONU) semble la plus forte", ajoute-t-on.

Celle de Lawrence Summers, ancien secrétaire au Trésor, "n''est pas totalement exclue" en dépit du fait qu''il est très mal vu des Africains, en raison d''une polémique remontant à son passage comme économiste en chef de la Banque au début de la décennie 1990, et qu''il ne fait pas l''unanimité au sein du G7.

A Moscou, le conseiller économique du Kremlin, Arkadi Dvorkovitch, a estimé vendredi que la nationalité du prochain président de la Banque était moins importante qu''un accroissement du rôle des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) dans ses instances dirigeantes.


(Source : AFP)