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Aux Maldives, le scrutin présidentiel est annulé in extremis

19 octobre 2013, 11:03

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Aux Maldives, le scrutin présidentiel est annulé in extremis

 

Le premier tour de l'élection présidentielle qui devait se tenir samedi 19 octobre aux Maldives a été reporté in extremis, le scrutin ayant été jugé "illégal" par la police qui bloquait tout accès aux documents électoraux, a annoncé la Commission électorale.
 
C'est la deuxième fois en quelques semaines que le vote censé refermer la parenthèse ouverte par l'éviction du président Mohamed Nasheed, victime en février 2012 d'une mutinerie au sein des forces de police après vingt mois d'exercice du pouvoir, est empêché d'aller à son terme.
 
Les Maldiviens avaient déjà voté le 7 septembre pour élire leur président, mais les résultats du premier tour avaient été invalidés un mois plus tard par la justice. La Cour suprême s'était appuyée sur un rapport de la police faisant état de 5 500 bulletins de vote douteux, alors que le scrutin ait été jugé libre et équitable par les observateurs internationaux, dont des délégations des Nations unies et de l'Union européenne.
 
"UN JOUR SOMBRE POUR LA DÉMOCRATIE"
 
Le favori de l'élection, Mohamed Nasheed, 46 ans, était arrivé largement en tête du premier tour mais avec un score insuffisant (45,45 %) pour l'emporter dès le premier tour. Son principal adversaire est Abdullah Yameen (25,35 % des suffrages le 7 septembre), un demi-frère de Maumoon Abdul Gayoom, autocrate qui a régné sur les Maldives et ses 350 000 habitants pendant 30 ans, jusqu'aux premières élections libres de 2008. Arrivé en troisième position le 7 septembre, Qasim Ibrahim est à l'origine du recours contre le déroulement du scrutin de septembre.
 
Samedi, la police a encerclé les bureaux de la commission électorale, empêchant celle-ci de faire son travail, a dit son président. "L'élection ne peut pas se dérouler si la police l'empêche", a expliqué Fuwad Thowfeek en exprimant devant la presse sa frustration de voir la police "outrepasser son autorité". "C'est un jour sombre pour la démocratie", a renchéri un autre membre de la commission électorale, Ali Mohamed Manik. La Cour suprême avait pourtant autorisé dans la matinée de samedi le premier tour à se dérouler comme prévu. Un éventuel second tour était programmé le 4 novembre.