Il n’existe aucune structure adéquate pour les enfants autistes. L’association Autisme Maurice, créée il y moins de deux ans, ambitionne d’instituer un centre éducatif pour encadrer des enfants autistes non scolarisés.

Autisme Maurice (AM) est une association nouvellement créée et pratiquement inconnue du public. Avant la création de cette association, il n’existait aucune structure pour répondre aux besoins spécifiques des enfants souffrant de cette maladie.

A ce jour, il n’existe même pas de procédures de diagnostic de la maladie. Répondre aux besoins basiques de l’enfant autiste s’est imposé comme le combat de départ de l’AM.

Les fondateurs de l’association ont animé une conférence de presse hier, jeudi 26 mai, pour, d’une part, se faire connaître, et, d’autre part, lancer des appels au public, au gouvernement et au secteur privé.

Une mobilisation nationale est nécessaire, selon les membres de la l’association pour la réalisation de l’ambitieux projet de construction d’un centre éducatif qui portera le nom d’Institut médico-éducatif (IME).

L’IME recevra les enfants qui ne sont pas scolarisés. « Nous prônons d’abord l’insertion au sein des institutions scolaires du mainstream. Il existe plusieurs niveaux d’autisme. Certains enfants peuvent intégrer la filière normale. D’autres, soit la majorité des enfants souffrant d’autisme, se retrouvent souvent sans encadrement après l’âge de douze ans, c’est-à-dire, après le cycle primaire. Ces enfants restent donc à la maison, sans avenir», explique Géraldine Aliphon, la présidente de l’association AM.

L’IME se propose également de mettre en place une structure avec les compétences médicales nécessaires pour diagnostiquer l’autisme.

«La création d’un panel de médecins réunissant des compétences appropriées  est la seule procédure de diagnostic préconisé», précise Cecile Foy, membre fondateur de l’AM et directrice de l’école maternelle Les Coccinelles qui abritent déjà deux classes dédiées à l’autisme infantile.

Les moyens financiers sont évidemment essentiels pour la concrétisation de ce projet. D’où l’appel au gouvernement et au secteur privé. L’appel lancé au public concerne les ressources humaines. L’AM souffre d’un manque aigu de volontaires. L’aide du public est recherché en ce sens. Actuellement, l’association s’occupe de 35 enfants et les demandes croissantes de prise en charge rendent la tâche de cette poignée de femmes bénévoles, remplies de bonne volonté, de plus en plus difficile.

Toutefois, l’association n’attend pas que les bons samaritains se fassent connaître pour se mettre au travail. Elle se donne déjà les moyens pour la mise en place de l’IME. Elle est d’ailleurs jumelée à l’Association des Autistes de la Réunion. Ce jumelage permet à l’AM de profiter de l’expertise réunionnaise. Ainsi, un calendrier de formation a été établi pour les mois à venir. Les stages de formation auront lieu en alternance dans les deux îles.

En attendant, l’AM se prépare à un événement d’envergure qui sera organisé, à l’initiative de l’association, par le ministère de l’Intégration sociale. Une table ronde réunissant les représentants de quatre autres ministères - la Santé, la Sécurité sociale, la Protection de la famille et l’Education- est prévu le 14 juin prochain. Des représentants du Mauritius Institute of Education (MIE), du Training Board for disabled et du Bureau de l’éducation catholique (BEC) y participeront.