Publicité

Auditions devant la commission sur les écoutes en Grande-Bretagne

7 octobre 2011, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Les premières auditions devant la commission d''''enquête sur le scandale des écoutes illégales dans la presse britannique ont donné lieu, le jeudi 6 septembre, à Londres à de vifs échanges entre journalistes sur les méthodes des tabloïds et de la presse "people".

Cette enquête indépendante a été confiée par le Premier ministre David Cameron à un magistrat, Lord Brian Leveson, dont les recommandations devraient aboutir à la mise en place de nouvelles règles éthiques.

L''affaire des écoutes téléphoniques effectuées pendant des années par le journal dominical News of the World, appartenant au groupe News Corp de Rupert Murdoch, a conduit en juillet dernier à la disparition de ce titre vieux de 168 ans.
Moins d''une heure après l''ouverture de la séance, Richard Peppiatt, ancien reporter au tabloïd Daily Star, s''est livré à un mea culpa, dénonçant les méthodes de la presse "people".

"Sur plus de 900 articles que j''ai rédigés pour des journaux populaires britanniques, je peux compter sur les doigts de la main les fois où je disais vraiment la vérité", a-t-il lancé.

Il s''agissait avant tout, a-t-il ajouté, de nourrir les idées préconçues défendues par tel ou tel journal et imposées par des rédacteurs en chef sans états d''âme à des journalistes dociles. "Dites-nous ce que nous voulons entendre et nous ne vous embêterons pas trop sur vos sources", était selon lui le tacite mot d''ordre dans ces publications.

Richard Peppiatt prenait ainsi le contre-pied de Phil Hall, rédacteur en chef de News of the World entre 1995 et 2000, qui venait de s''exprimer juste avant lui. "Cette attitude, ''sortons l''article et après on s''en moque'', c''est vraiment de l''histoire ancienne", avait assuré ce dernier, suscitant des murmures d''incrédulité dans l''assistance.


"CARICATURE"
Les attaques de Peppiatt ont provoqué une vive riposte de la part des responsables des principaux titres de la presse britannique.

Le rédacteur en chef du Daily Express, Trevor Kavanagh, a dénoncé la "diatribe" de son collègue qui a livré selon lui une "grotesque caricature du monde de la presse".

Kavanagh avait peu auparavant admis que la presse populaire pouvait commettre de temps en temps des erreurs. "Mais il faudrait aussi que vous voyiez tous les articles que nous ne passons pas", avait-il insisté pour preuve de sa bonne foi.
Les débats ont largement tourné autour de l''obsession de la presse "people" à traquer les célébrités dans leur vie privée pour s''assurer de bons tirages.

"Quand Michael Jackson est mort, 326.000 exemplaires du Sun ont été vendus en une journée", a rappelé son rédacteur en chef Dominic Mohan. "Il y a un appétit du public pour ce genre de journalisme."

Alan Rusbridger, rédacteur en chef du Guardian, a tenu pour sa part à souligner l''importance de la liberté d''expression.
"Une presse libre, c''est avant tout la liberté d''expression, quelque chose qui doit être jalousement préservé et protégé malgré les abus commis par un petit nombre de gens", a-t-il dit.
 

Par Michael Stott ( Reuters)