Publicité

Attentats de Bombay: le Pakistan rejette les accusations de l''Inde

5 juillet 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Attentats de Bombay: le Pakistan rejette les accusations de l''Inde

L''''Inde et le Pakistan ont assuré ce jeudi vouloir poursuivre leur dialogue de paix en dépit de tensions liées à de nouvelles accusations de New Delhi sur une implication de l''Etat pakistanais dans l''organisation des attentats de Bombay en 2008, ce que rejette Islamabad.

Le secrétaire indien aux Affaires étrangères, Ranjan Mathai, et son homologue pakistanais, Jalil Abbas Jilani, ont achevé ce jeudi deux jours de discussions portant notamment sur la paix et la sécurité en Asie du sud, et sur la région disputée du Cachemire, objet de deux des trois guerres ayant éclaté entre les deux pays. Les deux pays rivaux, dotés de la puissance nucléaire, ont repris leur dialogue de paix en février 2011 après un gel des discussions à la suite des attentats perpétrés par un commando de dix hommes basés au Pakistan et qui avaient fait 166 morts dans la capitale économique indienne.

Confirmation d''une implication d''"acteurs étatiques" ?

New Delhi a déjà maintes fois accusé le Pakistan d''avoir été impliqué dans ces attentats, qualifiés de "11 septembre de l''Inde". Mais l''arrestation le 21 juin d''un suspect présumé clé dans l''organisation des attentats a créé un nouveau climat de tension, l''Inde assurant avoir désormais la confirmation d''une implication d''"acteurs étatiques". Le ministre indien de l''Intérieur, P. Chidambaram, a affirmé la semaine dernière que l''interrogatoire du suspect, Sayed Zabiuddin Ansari, un Indien membre du groupe islamiste basé au Pakistan Lashkar-e-Taïba (LeT), confirmait un soutien de l''Etat pakistanais. Ansari, aussi connu sous le nom d''Abu Hamza, a reconnu avoir aidé à coordonner les attentats depuis un poste de commande situé à Karachi (sud du Pakistan).

M. Chidambaram a de nouveau assuré mercredi qu''il n''était "plus possible de nier que même si les attentats se sont produits à Bombay, il y avait une salle de contrôle au Pakistan avant et pendant" les attentats."Sans soutien de l''Etat, la salle de contrôle n''aurait pu être installée. Il est clair que des acteurs étatiques (pakistanais) étaient là", a-t-il dit.

"Je rejette très fermement toute insinuation sur une implication des agences étatiques dans des actes terroristes en Inde", a déclaré le secrétaire pakistanais aux Affaires étrangères, Jalil Abbas Jilani, lors d''une conférence de presse à l''issue des discussions avec Ranjan Mathai. "Si nous continuons à nous accuser l''un l''autre, nous n''en tirerons aucun avantage ni aucun résultat", a-t-il ajouté.

Bâtir la confiance mutuelle

Les services de renseignement pakistanais (ISI) sont souvent accusés de collusion avec des groupes extrémistes islamistes tels que le LeT, voire de les instrumentaliser à des fins stratégiques. Le Pakistan, qui ne cesse de démentir ces allégations, a poursuivi en justice sept personnes pour leur rôle présumé dans les attentats, mais leurs procès, qui ont débuté en 2009, ont été maintes fois reportés. Ranjan Mathai a de nouveau exhorté jeudi le Pakistan à traduire en justice les responsables des attentats, ce qui serait, a-t-il dit, "la plus grande mesure entre toutes permettant de bâtir la confiance" mutuelle.

En dépit de ces tensions, M. Jilani a insisté sur le fait que rien ne devait freiner l''avancée du processus de paix. "Il ne devrait y avoir aucun contretemps, car un contretemps est quelque chose que nous ne pouvons nous permettre", a-t-il insisté. Dans un communiqué commun, les deux diplomates ont "réaffirmé leur ferme engagement à combattre et éliminer le terrorisme (...) ainsi qu''à éliminer ce fléau sous toutes ses formes et manifestations".

Source : AFP