Artiste touche-à-tout, Billy Ng nourrit une passion pour les objets. Visite guidée au «musée» d’un homme qui a su garder son regard d’enfant.

Ne vous laissez pas impressionner par son air de méchant garçon. Sous le crâne rasé et les tatouages à profusion, Billy Ng a une âme d’artiste. S’il casse des briques à mains nues, il s’adonne également à la sculpture, à la musique et à la peinture.

Un espace dédié à la sculpture jouxte le Billy Store, sa boutique située à la résidence Kennedy à Quatre-Bornes. Ici l’art est partout, jusqu’au sol où la mosaïque dessine les formes d’instruments de musique. Les sculptures en bois y côtoient celles en pierre. C’est dans cet espace que souvent, en fi n d’après-midi, des jeunes de la localité aiment à se regrouper pour faire chanter le bois sous l’oeil avisé de Billy. «Je cherche à faire de cet endroit un lieu d’échange et de partage», explique-t-il.

A l’étage, un autre univers s’offre à nos yeux. Deux pièces, ou plutôt le «musée», comme se plaît à les appeler le propriétaire des lieux, regorgent d’objets en tous genres. C’est avec précaution, presque religieusement, que l’on avance pas à pas, de peur qu’un geste brusque ne fasse basculer un des précieux objets.

L’artiste collectionne de tout. Des bibelots disposés à même le sol accueillent les visiteurs. Dans un coin, des vinyles renfermant des airs d’un autre temps s’entassent en silence. Ici, une vingtaine d’instruments de musique, allant des mandolines aux violons en passant par les banjos, les accordéons, les flûtes ou encore un vieil harmonium, semblent jouer une mélodie inconnue.

Là, des jouets en bois, de petites voitures, des pièces de dominos, se tiennent en rang sans qu’aucune main ne vienne jamais déranger leur ordre parfait. Pour agrandir sa collection, Billy n’hésite pas à faire des échanges ou à acheter d’autres objets. «Je suis toujours à la recherche de nouveaux éléments. Tout ce qui est vieux m’intéresse. J’en vends aussi», précise-t-il.

Si Billy en achète beaucoup, un grand nombre des objets réunis dans son «musée» lui ont été offerts par des amis. Ceux-là, il y tient particulièrement. Quelquefois, les instruments de musique qu’il reçoit sont abîmés. C’est donc avec patience qu’il se plaît à leur redonner vie. Une fois réparés, Billy égratigne avec un plaisir certain les cordes d’un banjo ou joue de la flûte.

Une autre pièce située à l’étage a, elle, été transformée en atelier de peinture. Y naissent, à coups de pinceau, les tableaux à l’huile de l’artiste. Un beau mélange esthétique que celui de cet espace où, de temps en temps, l’homme champion d’arts martiaux se laisse aller à retrouver son âme d’enfant en peignant des toiles colorées ou encore en clamant des slams remplis d’émotion.

Christine TURENNE

Ceux désirant rencontrer l’artiste peuvent le contacter sur le 428 1910.