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Arhzinah Noorally : Un parcours atypique, un défi relevé

20 mars 2014, 19:18

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Arhzinah Noorally : Un parcours atypique, un défi relevé

Elle a 37 ans et elle dirige une entreprise d’envergure régionale engagée dans le secteur du mobilier. Pourtant, Arhzinah Noorally a débuté sa carrière dans l’hôtellerie, y consacrant huit années.

Le secteur du mobilier, est-ce une chasse gardée des hommes ? À cette question Arhzinah Noorally répond par un non catégorique. À 37 ans, elle est manager de Mobilier International Ltée, une société d’exportation spécialisée dans le mobilier scolaire et de bureau pour le marché régional, dont La Réunion et Mayotte. Ce métier, elle l’a appris sur le tas.

 

Arhzinah Noorally qui s’est spécialisée en design du bâtiment après son Higher School Certificate, n’a jamais pu trouver de l’emploi dans son champ d’expertise. C’est donc dans le secteur hôtelier qu’elle passera huit années de sa carrière, jusqu’en 2007. Cette année marquera un tournant dans la vie de la jeune femme qui se retrouve face à un dilemme quant à sa carrière. Elle se voit proposer deux offres professionnelles : soit elle s’envole pour les Seychelles pour travailler dans l’hôtellerie, soit elle accepte l’offre d’emploi d’un entrepreneur réunionnais qui venait d’incorporer une société de mobilier à Maurice.

 

Alors que le secteur du mobilier lui est inconnu, il attise quand même sa curiosité. Car en plus de diriger une entreprise, elle devra s’occuper de la construction d’un bâtiment à Riche-Terre qui allait abriter la nouvelle enseigne. Ce qui représente un réel challenge pour la jeune femme !

 

«À la suite de l’achat du terrain, j’ai tout pris en main : la demande des permis, le suivi avec l’architecte et le contracteur, entre autres», se souvient-elle. Laconstruction a commencé en 2008 et les travaux ontavancé rapidement, dit-elle.

 

De plus, l’hommed’affaires réunionnais avaitdéjà fait le rachat des machinesd’une usine en France qui avaitmis la clé sous la paillasson, et ildevait les expédier à Maurice.«Il fallait donc s’activer pour l’installation du parc de machines à Riche-Terre en juillet de la même année», raconte ArhzinahNoorally.

 

Après le chantier de construction, elle passe à la gestion de Mobilier InternationalLtée. «L’usine a commencé par fabriquer des structures en métal pour le mobilier scolaire et de bureau.Nous exportions donc des produits semi-finis», explique la gérante. «Je n’ai pas tardé à apprendre le b.a.-ba du métier et, épaulée par le P.-D.G. réunionnais, j’aipris les rênes pour faire tourner l’exportation», dit-elle.

 

Nouveaux marchés

 

La firme Mobilier International Ltée, qui a atteint sa vitesse de croisière, expédie aujourd’hui des produits d’une valeur de 20 000 euros, voire plus, par semaine. Cela représente, précise la jeune femme, environ quatre conteneurs de 20 pieds expédiés chaque semaine vers l’île de La Réunion et deux à trois expéditions de conteneurs de 40 pieds vers Mayotte mensuellement.

 

Résultat, la jeune femme nous explique que dès son réveil, c’est la course contre la montre. «Je sais à quelle heure je dois être au bureau mais je ne sais jamais à quelle heure je vais rentrer», affirme-t-elle. Elle veille à ce que l’usine tourne à plein régime. Pour l’instant elle a une trentaine d’employés sous sa responsabilité.

 

«Nous avons des designers de La Réunion et j’ai déjà entamé les procédures pour faire venir d’autres travailleurs étrangers, dont 15 ouvriers malgaches qui compléteront l’équipe.» Outrele bon fonctionnement del’usine, elle est toujoursoccupée avec l’administration,la comptabilité, le purchasing ou encore la vente.

 

Arhzinah Noorally voit toujours plus loin. Depuis l’an dernier, un nouveau secteur l’intéresse : la boiserie. De plus, l’entreprise a diversifié ses activités et propose désormais des produits finis. Du coup, Arhzinah Noorally a dû s’ajuster. «Nos meubles sont en conformité avec les normes européennes. La qualité des matériaux, l’ergonomie…le tout est passé à la loupe», dit-elle. Ses prochains défis : produire pour le marché local et faire une percée sur le marché français.