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Après une flambée de violences, Rio veut restaurer la sécurité et son image

19 octobre 2009, 00:00

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Après une flambée de violences, Rio veut restaurer la sécurité et son image

Après une journée d''''affrontements meurtriers entre narco-trafiquants et policiers à Rio, plusieurs milliers d''hommes ont été appelés dimanche en renfort pour rétablir la sécurité - et l''image - de la "ville merveilleuse" choisie il y a quinze jours pour accueillir les JO de 2016.

Quatre mille cinq cents policiers supplémentaires, venus de plusieurs unités de la région métropolitaine, ont été mobilisés pour ramener le calme dans la zone nord dominée par de nombreuses favelas accrochées aux morros (collines).

Policiers civils et militaires sont également en état d''alerte dans les casernes et tous ceux qui étaient en congés ont été rappelés.

C''est dans ces quartiers nord que se trouve le mythique stade Maracana, qui accueillera les principaux matchs du Mondial de football de 2014 et les cérémonies d''ouverture et de clôture des Jeux de 2016.

Samedi, de sanglants affrontements entre trafiquants et policiers ont fait douze morts, dont deux policiers morts carbonisés dans la chute de leur hélicoptère abattu par les trafiquants, et huit blessés - dont six policiers.

La journée de terreur vécue par les habitants des quartiers populaires de la zone nord fait la une de tous les journaux du pays dimanche, la presse locale titrant "Guerre à Rio" ou "Journée de terreur à Rio".

La situation est revenue dimanche à une apparente tranquillité mais, en fin de matinée, dans la favela du Jacarezino, de nouveaux affrontements entre policiers et trafiquants se sont soldés par la mort de deux trafiquants, a indiqué le porte-parole de la police militaire (PM), le major Oderlei Santos.

La police annoncé en soirée également avoir retrouvé trois corps de trafiquants dans la favela Sao Joao, portant à 17 le nombre de morts dus aux affrontements, pendant le week-end.

Le ministre de la Justice Tarso Genro a proposé aux autorités de Rio l''envoi de la Force nationale, un corps d''élite de l''armée appelé à intervenir en cas de situations exceptionnelle, une offre rejetée pour le moment par le gouverneur de l''Etat de Rio, Sergio Cabral.

Le ministre a prévenu que ces affrontements allaient continuer.

"Il y a des territoires à Rio où la police entrait et sortait, mais maintenant ces territoires sont occupés (par la police). D''autres affrontements auront certainement lieu car les trafiquants ne veulent pas céder le terrain", a dit M. Genro.

Depuis l''année dernière, cinq favelas, la plupart dans la zone sud et touristique, ont été "pacifiées" avec une police communautaire - spécialement formée - qui les occupe en permanence. Ce programme sera étendu, d''ici à 2016, à une centaine de ces communautés.

Mais pour l''instant, cette pacification a pour effet de faire migrer les narco-trafiquants vers d''autres favelas dominées par des factions rivales, ce qui provoque cette "guerre du trafic".

La violence urbaine est un problème endémique à Rio, où près de deux millions de personnes, soit un tiers de la population, vivent dans quelque mille favelas. Les crimes font près de 6.000 victimes par an dans tout l''Etat de Rio qui compte quelque 14 millions d''habitants.

Cette flambée de violences tombe mal pour l''image de Rio, désignée le 2 octobre ville hôte des JO-2016, et à deux semaines d''une visite d''une délégation du Comité international olympique.

"Nous menons une lutte permanente contre le trafic. Nous avons dit au Comité olympique international que nous préparons la ville pas seulement pour les JO mais pour après", a réitéré samedi soir le gouverneur de Rio.

(Source : AFP)