Publicité

Après les vols: les planteurs veulent que l’Etat constitue une Police Agricole

16 avril 2009, 12:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Après les vols: les planteurs veulent que l’Etat constitue une Police Agricole

La Mauritius Agricultural Marketing Cooperative Federation Ltd (MAMCF) recommande à l’Etat de créer une Police Agricole, afin de décourager le vol de légumes et de fruits dont sont victimes des plantations agricoles.

«Aujourd’hui, le vol de légumes est un fléau au niveau national. Les planteurs ne savent plus quoi faire pour y mettre fin. C’est difficile de garder nos plantations la nuit, après y avoir travaillé toute la journée. Nous nous retrouvons à surveiller de larges étendues de terre. Mais nous ne sommes pas formés pour appréhender les voleurs, qui sont armés de nos jours», confie Tunraz Rampall, président de la MAMCF.

La raison d’être d’une Police Agricole serait d’éviter aux planteurs du pays, que ce soit à Belle-Mare, à Nouvelle Découverte, Pointe-aux-Piments ou Quartier-Militaire, d’avoir à affronter les voleurs.

«Auparavant, les voleurs prenaient des fruits et légumes en petites quantités de nos plantations pour nourrir leur familles. Nous les laissions faire. Puis, ils ont commencé à en voler assez pour remplir quelques ballots qu’ils transportaient sur des deux roues. Par la suite, ils sont devenus des bandes organisées, avec de meilleurs moyens de communication et de transport, plusieurs équipes à faire le guet, alors que d’autres volent en grande quantité…et font deux fois plus de dégâts dans les cultures que ce qu’ils ont volé», poursuit-il.

Au nom d’environ 5000 planteurs représentés par la MAMCF, Tunraz Rampall propose premièrement d’embaucher les voleurs identifiés pour travailler dans leurs plantations. Car les agriculteurs sont confrontés à un manque de main-d’œuvre. Les sens développés que possèdent ces bandits pourraient leur être utile dans la culture.

Deuxièmement, d’équiper efficacement les forces de l’ordre pour qu’elles puissent faire respecter la loi sur le terrain. Troisièmement, d’installer des barrages -«road block & check» - où des policiers effectueraient des contrôles quand aux personnes acheminant fruits et légumes hors des champs. Quatrièmement, de simplifier la procédure par laquelle les planteurs victimes de vol préviennent la Police. En cas de vol, les planteurs souhaiteraient informer les autorités au téléphone, pour que celles-ci puissent en faire le constat rapidement. Ainsi, les agriculteurs pourraient reprendre le travail dans les plus brefs délais.

Cinquièmement, la MAMCF demande aux inspecteurs de vérifier la provenance des légumes et fruits vendus par les marchands au marché et sur les rues.  Selon cette organisation, ce sont les marchands qui acceptent d’acheter des marchandises volées qui incitent les voleurs à continuer de voler. Et ces denrées sont souvent cueillies avant qu’elles ne soient comestibles. Sixièmement, les planteurs voudraient clôturer leurs terres. Pour ce faire, ils lancent un appel au gouvernement pour que ce dernier subventionne, à long terme et sans intérêt, la mise en place de clôtures.

De plus, la MAMCF est d’avis que les lois- dont amendes et peines- concernant le vol devraient être renforcées pour démotiver les voleurs.

«Les activités d’un planteur sont divers pour, par exemple, transformer un grain en carotte. Le calendrier agricole comprend sept mois de travail acharné. Nous devons déjà faire face aux  vermines telles que les rats, escargots, lièvres et insectes, aux conditions climatiques difficiles, aux maladies qui attaquent nos fruits et légumes… Nous sommes endettés jusqu’au cou. Il faut en finir avec ces vols…», déclare Tunraz Rampall.