Sa bannière, c’est le rouge. Mais Anne Roumanoff nous aura fait voir toutes les couleurs de l’âme humaine. C’était le vendredi 16 août, lors de l’unique représentation de son spectacle, Anne (Rouge) manoff, au J&JAuditorium à Phoenix. Prestation qui s’est tenue dans le cadre de la quatrième édition du Festival du rire organisé par Karavann Events.

D’emblée, l’humoriste sort les griffes en attaquant le spectacle avec un passage sur la «gauchemolle» de François Hollande. Et le cauchemar qu’elle a fait que Marine Le Pen était présidente. La politique française reviendra à intervalles réguliers. Avec le mouvement d’épaule toujours associé à «Sarko». Un spectacle à l’écriture soignée où jaillissent des fulgurances. «Les présidents français c’est des boulets mais ils tirent des canons.»

Clin d’oeil au passageau «dicton du petit Varma : qui reçoit des pots de vin doit faire taire les témoins ». La salle, pas toutà fait remplie, applaudità tout rompre. Dans lespremiers rangs : les ministresHervé Aimée etMireille Martin. Et enguise de flèche de parthe,l’humoriste lancera à lafin du spectacle, «Roumanoff ti korek, o mwin pa koz Navin».

Référence au passage au «ras melanze» dont se réclame Anne Roumanoff. Humoriste qui n’hésite pas à se moquer de son physique «un peu hybride, avec mes yeux slaves bridés et un bassin méditerranéen». Et qui assume son âge : 47 ans.

« Un avis sur tout »

Le ton est donné pour plus d’une heure et demie de divertissement où passent les grands sujets de société. Anne Roumanoff tire à boulets rouges en croquant des thèmes dans lesquels le public se reconnaît. Florilège : «Plus les téléphones sont intelligents, plus les gens deviennent cons.» Ou encore «Les gens ont un avis sur tout et surtout un avis».

Mieux, à propos des régimes : «Homme enrobé qui a du blé n’a pas besoin de se priver.» Les quintes de toux qui la secouent en début de spectacle n’affecteront pas le rythme d’une prestation à bâtons rompus. On passe sans transition de l’ado délurée à la coach en bienêtre québécoise. Un grand moment où le public est invité à rire avec - et de - l’un des spectateurs, qu’Anne Roumanoff a fait monter sur scène.

De «radio bistrot», on passe à la caricature de l’émission télé dont le principe est l’appel à témoin. Pour cela, Anne Roumanoff a fait monter sur scène cinq spectateurs, pour leur poser les questions les plus indiscrètes possibles, sur leur sexualité supposée. Vendredi soir à Phoenix, la dame en rouge n’a pas raté le coche.