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Angela Merkel boucle son accord de grande coalition avec le SPD

28 novembre 2013, 06:06

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Angela Merkel boucle son accord de grande coalition avec le SPD

 

L'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel a conclu mercredi un accord gouvernemental avec le Parti social-démocrate (SPD) en vue d'une 'grande coalition' qui devrait permettre à la chancelière allemande de former son troisième gouvernement avant Noël.
 
Malgré une victoire électorale écrasante, la CDU et son partenaire bavarois, l'Union chrétienne-sociale (CSU), ont manqué pour une poignée de sièges la majorité absolue lors des législatives du 22 septembre, contraignant Angela Merkel à entamer de difficiles et longues négociations avec le SPD.
 
A l'issue de plusieurs semaines de tractations et d'une ultime nuit de discussions au siège du SPD, la CDU et le principal parti de gauche sont parvenus à un accord dont les deux camps ont dit pouvoir se satisfaire.
 
"Le résultat est bon pour notre pays", a jugé Hermann Gröhe, secrétaire général de la CDU, jugeant que l'accord penche vers la droite, "sans nouveaux impôts et sans nouvelles dettes".
 
Dans le camp du SPD, dont les 474.000 militants doivent encore approuver l'accord d'ici la mi-décembre, Martin Schulz, le président du Parlement européen, qui participait aux négociations, a salué un "excellent résultat" pour son parti.
 
Le SPD a obtenu l'introduction progressive d'un salaire minimum de 8,50 euros de l'heure et la possibilité pour les salariés ayant travaillé 45 ans de prendre leur retraite à 63 ans au lieu de 67.
 
Le vote des militants sociaux-démocrates, échaudés par les effets électoraux désastreux pour le SPD de la précédente coalition "rouge-noire" entre 2005 et 2009, n'est cependant pas assuré.
 
Un rejet du texte par la base du SPD pourrait entraîner de nouvelles élections ou ranimer l'hypothèse d'une alliance entre la CDU et les Verts, vite abandonnée après les élections de septembre.
 
DES BANQUES À BEETHOVEN
 
On connaîtra le 14 décembre l'issue des votes des militants du SPD sur ce document exhaustif de 185 pages, intitulé "Construire l'avenir de l'Allemagne", dont les thèmes vont de la régulation du secteur bancaire aux préparatifs du 250e anniversaire de la naissance de Ludwig van Beethoven en 2020.
 
"Nous avons abordé les négociations avec des idées très différentes et c'est pour cela que les choses ont pris un peu de temps", a commenté Angela Merkel mercredi lors d'une conférence de presse avec le président du SPD, Sigmar Gabriel, et celui de la CSU, Horst Seehofer.
 
Sigmar Gabriel s'est dit certain qu'une "large" majorité des adhérents du SPD, qui voteront par courriel, soutiendra l'accord. Les trois dirigeants ont salué la bonne atmosphère des discussions et échangé quelques plaisanteries.
 
La composition du gouvernement ne sera pas annoncée avant le résultat du vote des militants du SPD.
 
"Nous avons respecté le souhait (du SPD) que personne n'annonce la répartition des responsabilités jusqu'à la fin du vote du SPD, même si vous pouvez être certains que les chefs de partis ont abordé cette question", a dit Angela Merkel.
 
Wolfgang Schäuble, un proche allié de la chancelière, devrait rester à la tête du ministère des Finances. Au sein du SPD, Frank-Walter Steinmeier, ministre des Affaires étrangères entre 2005 et 2009, pourrait retrouver sa place.
 
Le sort de Sigmar Gabriel, ancien ministre de l'Environnement sous Merkel, reste incertain, même s'il est assuré d'obtenir un poste élevé. On évoque à son sujet un ministère de l'Economie aux prérogatives élargies, mais il pourrait préférer mener son parti au Bundestag.