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Anfen : Un plan d’accompagnement pour une éducation alternative aux jeunes en difficulté

29 novembre 2010, 00:00

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Anfen : Un plan d’accompagnement pour une éducation alternative aux jeunes en difficulté

Améliorer le système pour la protection de l’adolescent en échec scolaire à Maurice. Les conseils de Nadine Chantry, psychologue belge formée dans l’approche familiale systématique, vont permettre de guider les pédagogues et autres accompagnateurs de la fédération Adolescent Non Formal Education Network (Anfen), qui aident à offrir une éducation alternative à ces jeunes.

Le Thabor à Beau-Bassin a accueilli une semaine de formation pour les accompagnateurs d’Anfen. Cette fédération, qui regroupe les associations et écoles non gouvernementales et non confessionnelles, s’occupe des jeunes de 11-12 ans qui se sont retrouvés hors du système éducatif mauricien, leur offrant une éducation alternative.

Nadine Chantry, psychologue pour adolescents en souffrance, a reçu deux groupes d’accompagnateurs d’adolescents vulnérables pour deux séances de formation chacun. Parmi les participants, le directeur et les animateurs de même que des psychologues, des travailleurs sociaux et des pédagogues.

«L’objectif principal de cette formation était de nous offrir à tous un temps de réflexion, afin de mettre de l’ordre et faire un constat pour une cohérence dans notre approche», explique Bernard d’Argent, président de ce réseau.

Avant d’ajouter que le fait de travailler avec les jeunes, ne leur laisse pas le temps de prendre du recul pour pouvoir bien cerner les besoins de ces derniers.

Il raconte sa rencontre avec Nadine Chantry cinq ans de cela. «C’était lors d’une conférence à Madagascar. Nadine a à son actif plus de 15 ans d’expérience avec les jeunes vulnérables en Afrique. Et ce sont ses capacités qui sont à la base de l’invitation d’Anfen pour qu’elle vienne partager ses connaissances avec nous», se souvient-il.

La psychologue belge en est à sa deuxième visite à Maurice après une première formation sur l’écoute en 2006. Cette fois-ci, cette nouvelle interaction a emballé les participants et leur a permis à mieux se concentrer sur leurs rôles spécifiques dans l’accompagnement de ces adolescents en difficulté.

Avec la volonté d’apporter un changement, tous les acteurs d’Anfen ont ainsi pu réfléchir sur leur méthodologie «On a aussi pu mettre en marche un plan d’accompagnement dans notre travail. Par exemple, les psys vont eux travailler sur la souffrance des jeunes», souligne notre interlocuteur.

Le vrai test, toujours selon Bernard d’Argent, consiste maintenant à procéder à l’évaluation de la mise en pratique de la leçon apprise et au repérage des obstacles qui les empêchent d’avancer dans leur rôle respectif dans l’accompagnement des jeunes.

Habitant aujourd’hui Tananarive, la capitale malgache, Nadine Chantry révèle que son rôle est avant tout d’apporter sa contribution dans le but d’améliorer le système pour la protection de l’enfance et en même temps apporter une complémentarité au travail de la police, des magistrats et travailleurs sociaux.

Elle s’occupe entre autres des cas de maltraitance, de violence sexuelle. La psychologue parle elle, d’une participation excellente, avec des accompagnateurs qui ont une grande sensibilité et une attention particulière portée sur la problématique des jeunes.

«Ce sont des groupes dynamiques et impliqués qui veulent s’enrichir», estime-t-elle. A une question sur le constat qu’elle établit de la violence envers les enfants à Maurice, elle avance que la souffrance est transversale car dans tous les cas où les enfants ont eu un parcours éducatif chaotique, ils disent les mêmes choses et en parlent de la même façon.

Toujours selon Nadine Chantry, la solution pour mettre un frein à ces barbaries auxquelles font face les enfants, appartient à une partie commune après réflexion autour d’une même table.

«Chacun des acteurs a quelque chose à améliorer en mettant leurs idées aux services de la protection de l’enfance. Il est toutefois nécessaire de renforcer les compétences des gens concernés, donner un avis aux gens sur le terrain et mettre en place un nouveau modèle», fait-elle ressortir.

En attendant, la psychologue compte revenir pour une nouvelle formation l’année prochaine.

Pour revenir à Anfen, qui court sur ses dix ans d’existence, ses membres projettent dans un futur proche de se concentrer sur la phase suivante de ces jeunes : leur placement dans des firmes et institutions de formation afin de leur assurer un avenir.