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Amnistie reportée : L''Association des détenus politiques de Madagascar est indignée.

22 janvier 2012, 00:00

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Amnistie reportée : L''Association des détenus politiques de Madagascar est indignée.

La décision du gouvernement d''''ajourner l''examen de l''amnistie ne fait pas que des heureux. Des partisans de l''ancien président Didier Ratsiraka, touchés par les événements de la crise post-électorale de 2001, s''insurgent contre le choix de la Transition.

Le général Jean Emile Tsaranazy, président de l''Association des détenus politiques de Madagascar (ADPM) a qualifié hier de « manœuvre dilatoire et discriminatoire, contraire à l''article 16 de la Feuille de route » le report de l''adoption du projet de loi sur l''amnistie. « Cet article stipule que le gouvernement doit mettre un terme aux poursuites judiciaires en cours, engagées à l’encontre des membres de l’opposition, en assurant le respect du principe de l’égalité de traitement », a-t-il rappelé.

L''Exécutif avait pris l''initiative de soumettre au conseil du gouvernement le projet de loi sur l''amnistie « une fois toutes les institutions de la Transition mises en place », selon le conseil du gouvernement extraordinaire du 18 janvier. Selon des indiscrétions, il attend la mise en place du Comité pour le Fampihavanana Malagasy (CFM) pour confier l''élaboration du projet de loi à ce dernier, sans fixer de calendrier précis pour l''adoption du texte instituant le CFM.

Discrimination

L''ancien ministre des Travaux publics tente de séparer la mouvance Ratsiraka et le traitement des individus concernés par les événements de 2002. « La mouvance Ratsiraka a ses propres appréciations de la Feuille de route, qui l’empêchent de la signer. Mais ceci ne doit pas avoir comme conséquence de reléguer les hommes et les femmes, victimes d''exactions lors des évènements de 2002, en citoyens malgaches de seconde zone n''ayant pas le droit de participer à la vie de la Nation comme les autres », fustige-t-il.

Le président de l''ADPM est allé jusqu''à soupçonner une mise à l''écart des individus touchés par les événements de 2002 dans la mise en œuvre des mesures d''apaisement. « Vous avez remarqué qu’aucune des victimes de 2002 ne figure dans la liste établie par ce comité ad’ hoc du gouvernement, au titre des bénéficiaires de l’arrêt des poursuites », soutient-il. « Pourquoi tant de haine et de discrimination dans l’élaboration des mesures administratives tendant à l’apaisement », demande-t-il.

Le gouvernement rejette les soupçons de l''ADPM.

« Trois détenus politiques liés aux événements de 2002 vont bénéficier de la mesure d''arrêt des poursuites judiciaires en cours », rectifie Elia Ravelomanantsoa, ministre de la Culture et du patrimoine, une des porte-paroles du gouvernement.
Cette dernière réfute également toute velléité discriminatoire dans l''application des mesures d''apaisement prévues par la Feuille de route. « Il n''y a pas d''exclusion, il s''agit d''un processus. Dans un premier temps, le Comité interministériel ad hoc s''est penché sur l''arrêt des poursuites. Mais il examinera plus tard les autres cas de figure », promet-elle.