Publicité

Alep, théâtre de combats "sans précédent" entre rebelles et armée syrienne

28 septembre 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Alep, théâtre de combats "sans précédent" entre rebelles et armée syrienne

Des combats d’une ampleur « sans précédent » et « sur plusieurs fronts » secouaient vendredi 28 septembre Alep, deuxième ville de Syrie, où les rebelles avaient annoncé la veille une bataille « décisive », rapportent des habitants et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

La violence a gagné des quartiers du centre de la ville contrôlés par le régime et jusqu’à présent épargnés, comme Souleimaniyé et Sayyed Ali. « Les affrontements et les tirs ne se sont pas arrêtés, tout le monde était terrorisé. Je n’ai jamais entendu quelque chose comme ça avant », a affirmé Ziad, 30 ans, un résidant. Selon l’OSDH et des habitants, ces quartiers ont été la cible de tirs de mortier d’une intensité inédite de la part des rebelles.

L’armée régulière pilonne les quartiers tenus par les rebelles, notamment dans l’Est depuis jeudi. Les bombardements sont suivis de tirs d’armes automatiques presque sans interruption dans ces zones, a constaté en matinée un journaliste de l’AFP.


Deux mois de bataille


Alep, capitale économique, longtemps restée à l’écart de la contestation, est le théâtre d’une bataille acharnée depuis plus de deux mois. Après avoir effectué une importante percée à la fin de juillet, au début des combats, les rebelles se sont contentés de défendre leurs positions face à la puissance de feu des forces gouvernementales, notamment en raison selon eux du manque de munitions.

La ligne de front serpente au cœur de la ville et les deux camps sont engagés dans une guérilla où les tireurs embusqués jouent un rôle important. Le régime, qui bombarde régulièrement la ville des airs, avait annoncé mardi la reprise d’Arkoub, un grand quartier de l’est d’Alep.

Le conflit en Syrie a fait plus de 30 000 morts depuis mars 2011, selon l’OSDH, et environ deux millions de Syriens manquent de produits de première nécessité, une situation de plus en plus inquiétante à l’approche de l’hiver.

Autre signe de l’ampleur du désastre humanitaire, l’ONU a estimé à plus de 700 000 le nombre de Syriens réfugiés dans les pays voisins à la fin de 2012, révisant à la hausse ses besoins, à 487,9 millions dollars. Selon le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), plus de 500 000 Syriens ont déjà fui leur pays, dont 75 % sont des femmes et des enfants.