Li Tourner 2013 a été élu Tube de l’été en France avec plus de 60 000 singles vendus et plus de 11 millions de vues sur Youtube. Alain Ramanisum nous parle de son succès et de ses projets.

Votre titre Li Tourner a été élu Tube de l’été en France. Que représente ce titre à vos yeux ?

C’est quelque chose d’extraordinaire. La mizik koma lekol.Pour moi c’est un certificat, un diplôme musical que j’ai obtenu et qui représente le fruit de mon travail. C’est un trophée qui dépasse les frontières de l’île Maurice. Je me sens grand. Depuis le 31 mai 2013, Li Tourner tourne sur des chaînes telles que TF1, Trace TV, Trace Urban.

> Le clip de "Li Tourner 2013"

Qu’est-ce que ce trophée représente pour la musique mauricienne ?

C’est une fierté pour notre île. Ce trophée représente également une porte ouverte pour la musique mauricienne vers l’Europe. Pendant des années les ségatiers mauriciens ont essayé d’emmener cette musique vers les Européens sans vraiment réussir.

Justement, ils sont nombreux nos artistes à lorgner la scène européenne sans toutefois arriver à trouver leur place. Comment expliquez-vous votre succès ?

Depuis 2002, Li Tourner est devenu un tube à travers le monde. Je l’ai fait connaître à travers mes tournées ici et ailleurs mais il n’a jamais vraiment été exploité par le peuple d’Europe. Avec le remix de DJ Assad, on a changé le rythme pour permettre aux Européens de mieux l’apprécier et cela a tout de suite accroché. Aujourd’hui, Li Tourner est présent dans plusieurs salles de zumba d’Europe. La chorégraphie de même que le clip qui vante une image très tropicale n’ont pas laissé insensibles les Européens.

Vous dites que vous avez changé le rythme de Li tourner. Peut-on réellement dans ce cas prétendre que le séga a fait une percée en Europe ?

C’est vrai que nous avons changé le rythme. Le séga dispose d’un rythme ternaire, nous y avons ajouté du binaire pour y apporter une touche proche du kuduro, donc plus proche de la musique européenne. Toutefois le morceau comporte également du séga à l’état pur. Il faut comprendre qu’à cause de sa rythmique le séga ne s’inscrit pas dans la veine des Européens. C’est pour cela que dans un premier temps nous devons mélanger notre musique à la leur pour essayer de leur faire connaître notre séga. Nous pouvons à ce moment-là, petit à petit leur faire apprécier notre musique.

Donc c’est cela la recette gagnante pour aller vers les Européens…

C’est la recette mais cela dépend aussi de la chanson. Il faut que le morceau dispose d’un texte facile pour que les Européens puissent s’habituer à notre créole.

Après avoir côtoyé les artistes tels que Zaho, Maître Gims, Stromae et Magic System, comment s’annonce la suite de votre aventure européenne ?

Il y a beaucoup de producteurs européens qui m’ont contacté et qui m’ont fait des propositions pour un prochain tube. DJ Assad m’a également proposé de travailler sur un autre morceau. Nous y réfléchissons. On ne sait pas encore si cela sera un nouveau morceau ou un remix. Personnellement, je penche pour un remix. Je pense à un remix de Sega Sexy. Sinon j’ai également des propositions de concert dont le 2 novembre à l’Olympia. Mais le plus important est que je suis nominé aux Trace Urban Music Awards qui se tiendront le 24 avril au Casino de Paris. J’espère avoir des sponsors pour la tournée.

D’autres projets pour cette année qui a commencé sur les chapeaux de roues ?

Je serai au Palladium le 1^er mars. Cette soirée marquera également le lancement du single Kandanse pou nou de Laura et moi. Je donne également rendez-vous à mes fans pour un bal le 31 mai au Café du Vieux Conseil à Port-Louis. Cette année, je fête mes 20 ans carrière musicale, c’est-à-dire depuis que je suis avec Cassiya, donc un concert serait à prévoir. Le prochain album de Laura est également prévu cette année.

Pour les renseignements concernant le concert du 1er mars, renseignements aux 5716 6144/5935 4389.