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Affaire Vanessa Lagesse : un échantillon d’ADN envoyé en France pour analyse

10 mars 2011, 00:00

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Affaire Vanessa Lagesse : un échantillon d’ADN envoyé en France pour analyse

La police a transmis un nouvel échantillon d’ADN en France pour des tests additionnels ce mardi 8 mars. L’idée étant de confirmer des résultats probants déjà en sa possession. Ce développement intervient alors que cela fait dix ans aujourd’hui que Vanessa Lagesse a été tuée.

Les Casernes centrales ne veulent rien laisser au hasard dans l’enquête sur le meurtre de Vanessa Lagesse. Un nouvel échantillon d’ADN a été envoyé ce mardi 8 mars en France afin de contre-vérifier certains résultats déjà en sa possession.
La police et le ministère public comptent bien ficeler leur dossier à charge avant de lancer une nouvelle inculpation dans cette enquête ouverte il y a exactement dix ans.

Des résultats probants ont bien été obtenus, récemment, sur le drap trouvé dans la baignoire où flottait le corps de la styliste de 36 ans le matin du 10 mars 2001. L’héritière d’une des familles d’industriels les plus riches de Maurice avait été battue à mort dans son bungalow à Grand-Baie la veille au soir.

Un premier constat par les experts de la Forensic Science Laboratory (FSL) et Satish Boolell, alors médecin légiste, a démontré que la jeune femme a été battue dans une chambre à coucher puis traînée au sol jusqu’à la salle de bains. Les traces de sang attestant cette hypothèse.

L’autopsie a, elle, indiqué que ses blessures lui ont été fatales : elle a eu la nuque brisée. Sans doute par la corde à linge, coupée dehors, qui a été passée autour de son cou pour la tirer jusqu’à la baignoire.

L’enquête de police a été montrée du doigt dès le départ, l’équipe de Hurrydeo Raddhoa de la CID de Curepipe ayant pris l’affaire en main alors que la Major Crimes Investigation Team (MCIT) en avait déjà été saisie. Après avoir arrêté de manière cavalière Josiane et Maurice Tostée, la mère et le beau-père de la victime, l’équipe de Hurrydeo Raddhoa avait interpellé Bernard Maigrot, l’amant de la jeune femme, le 23 avril 2001, pour l’interroger à Midlands, dans un bâtiment encore en construction et qui abrite aujourd’hui un poste de police.

Dans des «aveux», qui, a-t-il ensuite allégué, ont été obtenus de force, Bernard Maigrot dit avoir tué la styliste dans un moment de colère et qu’il lui a ensuite passé une corde au cou pour tenter de maquiller le crime en suicide..

Après une enquête préliminaire en cour de Mapou, Bernard Maigrot a été déféré aux Assises le 28 novembre 2007. Mais sept mois plus tard, soit le 2 juin 2008, le Directeur des poursuites publiques (DPP), Gérard Angoh, a rayé l’accusation contre le principal suspect, par manque de preuves.

Alors que les proches de Vanessa Lagesse ont logé une judicial review en Cour suprême pour contester cette décision, les Casernes centrales avaient déjà pris contact avec les autorités françaises pour des analyses poussées dans leurs laboratoires. D’autant que de nouvelles techniques de détection d’ADN sur des pièces à conviction ont été développées durant cette dernière décennie.

En juin 2009, un expert a été dépêché auprès du Laboratoire d’hématologie médicolégale, à Bordeaux, avec des pièces à conviction ainsi que les vêtements que portaient Vanessa Lagesse le jour de sa mort. Le tout a été soumis à la technique dite Low Copy Number (LCN) qui permet de relever des traces d’ADN à partir de quelques gouttes de sang, de traces de sueur, de salive ou de cellules de peau.

En décembre 2009, le laboratoire bordelais a réclamé au commissaire de police Dhun Iswur Rampersad de nouveaux échantillons ADN de Bernard Maigrot. Une lettre lui a même été adressée, lui demandant de consentir à cet exercice. Un an plus tard, les résultats sont parvenus et semblent pointer Bernard Maigrot du doigt.

Cette fois, son empreinte génétique aurait été décelée sur le drap retrouvé dans la baignoire aux côtés de sa maîtresse. Mais Bernard Maigrot avait déjà indiqué à la MCIT, avant son arrestation par feu Hurrydeo Raddhoa, avoir partagé des moments intimes avec Vanessa Lagesse quelques jours avant son meurtre.