Publicité

Affaire Vanessa Lagesse : Reconnaissance de dettes de Rs 25 millions pour Bernard Maigrot

3 juin 2011, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Affaire Vanessa Lagesse : Reconnaissance de dettes de Rs 25 millions pour Bernard Maigrot

Cautions totales de Rs 800 000, reconnaissance de dettes de Rs 25 millions et obligation de pouvoir être contacté au téléphone cellulaire. Telles sont les conditions exigées à Bernard Maigrot pour sa remise en liberté surveillée.

Dix jours après avoir été arrêté une nouvelle fois par la police dans l’enquête sur le meurtre de Vanessa Lagesse, l’homme d’affaires Bernard Maigrot retrouve la liberté conditionnelle. La magistrate du tribunal de Mapou, Sheila Bonomally, a rejeté les arguments du Central CID à l’effet qu’il pourrait fuir la justice, étant propriétaire de deux hors-bords.

La cour a toutefois exigé trois cautions qui totalisent Rs 800 000, la signature d’une reconnaissance de dettes s’élevant à Rs 25 millions ainsi que l’obligation de signaler à la police tout déplacement à l’avance et de se présenter au poste le plus rapproché de son domicile deux fois par jour. Additionnellement, la police devra pouvoir le joindre en permanence sur son téléphone portable.

Libéré, Bernard Maigrot devra ronger son frein en attendant de savoir quelle « preuve scientifique » dispose le Central CID contre lui pour l’avoir arrêté, de nouveau, dix ans après les faits. Les enquêteurs l’ont simplement convoqué le lundi 23 mai pour lui demander ce qu’il avait à dire face à ces « preuves » sans lui donner de plus amples détails.

Accompagné de ses trois avocats, Bernard Maigrot a fini par invoquer son droit au silence et a été envoyé en détention préventive. Pour l’un de ses hommes de loi, Me Gavin Glover, ses droits constitutionnels n’ont pas été respectés car la police ne lui a rien dit de précis sur ce qu’on lui reproche.

Les renseignements qui ont filtré sur l’affaire Lagesse indiquent que le contenu du dernier rapport des tests ADN, réclamés auprès du Laboratoire d’hématologie de Bordeaux, indique que l’empreinte génétique de l’accusé a été relevée sur le drap retrouvé aux côtés de Vanessa Lagesse le matin du samedi 10 mars 2001.

Cette affaire n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encres depuis que le corps de la styliste a été découvert dans sa baignoire, dans son bungalow à Grand-Baie. Bernard Maigrot a été désigné comme étant un des suspects et a « avoué » avoir commis le crime après avoir été interrogé un mois plus tard dans des conditions peu conventionnelles par l’équipe de l’ex officier Hurrydeo Raddhoa.

L’homme d’affaires a refusé sa confession par la suite, disant avoir été soumis à la torture. Le dossier ne tenant qu’à ses aveux, l’accusation contre lui a été rayée en 2008 par le Directeur des poursuites publiques (DPP) bien que le magistrat de la cour de Mapou l’eût déféré aux Assises.

De là, avec l’avancée de la science, une nouvelle technique de tests ADN a été suggérée par des experts français venus à Maurice, en 2008, pour tenter de voir clair dans ce dossier de même que dans celui de Nadine Dantier. Les détails des résultats dans le dossier Lagesse connus du DPP et du Commissaire de police sont censés incriminer Bernard Maigrot.

Vel Moonien/Bertrand Hrisson