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Affaire Satyam : Maurice présentée comme paradis fiscal pour des compagnies indiennes

18 janvier 2009, 01:00

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Affaire Satyam : Maurice présentée comme paradis fiscal pour des compagnies indiennes

Le scandale de Satyam ne serait que le sommet de l’iceberg. Cette affaire a poussé les autorités indiennes à approfondir leurs recherches. Les premiers résultats de cette enquête seraient choquants et décrivent l’île Maurice comme un paradis fiscal. C’est en enquêtant sur le scandale Satyam que les officiers du Serious Fraud and Investigation de l’Office indien (SFI) ont découvert plusieurs cas d’évasion fiscale vers des sociétés mauriciennes.

Pour rappel, dans l’affaire Satyam, le SFI soupçonne le président et fondateur du groupe, Ramalinga Raju, d’avoir détourné près de US $ 1 milliard vers l’offshore mauricien, via le Lakeside Investments Mauritius. Et cela, au détriment du groupe qui a assisté à la dégringolade de sa capitalisation en l’espace de quelques jours, passant de US $ 3 milliards en décembre 2008 à US $ 330 millions le samedi 10 janvier.

Mais l’affaire Satyam n’est que le sommet de l’iceberg. Le SFI a découvert que l’escroquerie de Satyam n’est pas un cas isolé. En retraçant le parcours de l’argent détourné, ils ont découvert plusieurs anomalies. Un comité parlementaire indien rapporte que 80% des investissements étrangers en Inde provenait de compagnies enregistrées à Maurice.

La compagnie Lakeside Investment Mauritius détiendrait aussi 18% d’une entreprise implantée dans le port Gangavaram. La zone économique de Satyayeedu dans le Chittoor a, elle, obtenu son financement d’une autre compagnie mauricienne la AMIF Re Investments X Limited. Dans les deux cas, les compagnies possédaient des filiales indiennes, mais ils ont préféré que les fonds soient acheminés à travers des sociétés basées à Maurice.

Une autre compagnie indienne s’est aussi retrouvée piégée entre les mailles du filet de la SFI. Il s’agit de la Nagarjuna Construction Company qui a ouvert la NCC Mauritius Infrastructure Holdings Pvt Ltd, tandis que la GMR India a, elle, ouvert la GMR Infra and Energy, qui s’occupe de ses projets d’outre-mer. Le Citigroup Venture Capital International Mauritius Ltd, la branche privée de Citigroup, a investi dans l’Indu Project. De son côté, la HSBC Global Investment Funds (Mauritius) Ltd détiendrait 5,2% d’actions dans IVRCL.

Toutes ces compagnies préfèrent s’implanter à Maurice, car l’île n’est pas régie par les lois sur l’impôt. Certaines compagnies optent aussi pour la fermeture de leur maison mère en Inde pour s’installer à Maurice, fuyant ainsi les impôts indiens.

Sources: Deccan Chronicles