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Affaire Lam Po Tang : Sanjeev Nunkoo affirme que son rôle consistait à se débarrasser du corps

12 novembre 2010, 00:00

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Affaire Lam Po Tang : Sanjeev Nunkoo affirme que son rôle consistait à se débarrasser du corps

Le suspect change de version concernant sa participation dans le meurtre d’Hélène Lam Po Tang. Il incrimine l’époux de la victime et Ah Kim Chue Kee Cheung, affirmant qu’il n’y a joué qu’un rôle mineur.

Sanjeev Nunkoo, le présumé meurtrier d’Hélène Lam Po Tang a fini par modifier sa version des faits. Bien qu’il ait fait des aveux complets le jeudi 28 octobre à l’effet qu’il a tué la femme de son patron à coups de couteau deux semaines plus tôt, il modifie totalement sa version des faits.

Lors d’une nouvelle déposition à la Major Crimes Investigation Team (MCIT) hier, jeudi 11 novembre, en présence de son avocat, Me Rama Valayden, il affirme qu’Hélène Lam Po Tang était déjà morte quand il est arrivé chez elle, à Baie-du-Tombeau, le jeudi 14 octobre.

Loin de disculper Gary Lam Po Tang, qu’il accusait d’avoir commandité le crime, il déclare cette fois que l’homme d’affaires de 69 ans supervisait, de Chine, le bon déroulement de l’opération visant à se débarrasser du corps de sa femme.

L’Assistant Production Manager à l’usine de Gary Lam Po Tang soutient que ce dernier l’a contraint à effectuer cette mission sinon sa jeune épouse et lui-même allaient souffrir de représailles. S’il a avoué le crime, dit-il, c’est à cause de cette pression et de la peur qu’il a ressenties quand la MCIT l’a soumis à un feu roulant de questions lors de son arrestation.

S’il donne cette nouvelle version, explique-t-il, c’est après s’être assuré que la police allait offrir une protection rapprochée à sa femme comme réclamée par son avocat. Lors de son nouvel interrogatoire, qui a démarré, hier, à 13 heures et qui s’est achevé à 18 h 30, Sanjeev Nunkoo avance que Gary Lam Po Tang lui a proposé Rs 500 000 rien que pour faire disparaître le cadavre de l’ex-enseignante. Dans une rivière, de préférence, ajoute-t-il.

Pour cette somme, Sanjeev Nunkoo avait aussi pour mission d’acheter un couteau de cuisine afin de le cacher dans la cour de leur résidence. Il se l’est procuré à l’hypermarché Jumbo de Riche-Terre, et l’a placé parmi les plantes à l’entrée. Ensuite, il s’est rendu à la plage de Le Goulet pour attendre les SMS de Gary Lam Po Tang.

A au moins trois reprises, dit-il, son patron lui a demandé de téléphoner à son domicile. Mais à l’autre bout du fil, il a eu Ah Kim Chue Kee Cheung, 57 ans. Ce dernier lui a d’abord dit : «Pankor pare». Avant de lui demander de venir sur place une heure et demie plus tard.

Selon la nouvelle version de Sanjeev Nunkoo, quand il est entré dans la maison, dit-il, il a été accueilli par Ah Kim Chue Kee Cheung. Hélène Lam Po Tang, elle, gisait dans une mare de sang, le corps lardé de coups. Vu l’état du cadavre et la quantité de sang, il a refusé de le transporter dans son 4x4.

Une bagarre a alors éclaté. Ah Kim Chue Kee Cheung, explique Sanjeev Nunkoo, a voulu l’enfermer dans la maison. Il s’est blessé avec ce qui semble être le couteau qu’il avait acheté en venant aux mains avec le commerçant. L’arme traînait à coté du cadavre et il l’a ramassé afin de ne pas être accusé du crime.

Sanjeev Nunkoo indique avoir pu s’enfuir et qu’il a balancé le couteau du haut du pont Colville-Deverell, à Montagne-Ory, afin de ne pas être lié au meurtre. Pour étayer son nouveau récit, l’ingénieur de formation demande à la police de vérifier ses SMS.

L’interrogatoire du suspect doit se poursuivre ce matin. La police doit compléter cet interrogatoire avant de procéder à ceux de Gary Lam Po Tang et d’Ah Kim Chue Kee Cheung qui, eux, clament leur innocence.

Pour la MCIT, les aveux de Sanjeev Nunkoo ont permis de démontrer comment il s’y est pris pour tuer Hélène Lam Po Tang. Surtout grâce au procédé BlueStar lors de la reconstitution des faits au cours de laquelle il a détaillé ses moindres faits et gestes le jour du crime.

Le mystère reste toutefois entier à propos de la fourchette de jardinage ayant servi à tuer Hélène Lam Po Tang. Selon le constat du chef du service médico-légal de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, la victime avait 25 blessures sur le corps. Certaines provoquées par un couteau et d’autres par la fourchette.

Le couteau a été retrouvé sous le pont Colville-Deverell sur les indications de Sanjeev Nunkoo.