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Affaire Harte : la défense accusée de retarder l’enquête préliminaire

23 juin 2011, 00:00

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Affaire Harte : la défense accusée de retarder l’enquête préliminaire

Aucun des treize témoins assignés à comparaître, ce jeudi 23 juin, en cour de Mapou, dans le cadre de l’enquête préliminaire sur le meurtre de Michaela Harte, n’a été appelé à la barre. La séance a été consacrée à la présentation des motions et débats sur des points de droit.

 Pas de déposition de témoins,  lors de l’audience de ce jeudi 23 juin, en cour de Mapou, dans le cadre de l’enquête préliminaire sur le meurtre de Michaela Harte. Les avocats de la défense et ceux de la poursuite se sont affrontés sur une série de motions et de points de droit. Sur le banc des accusés : le valet de chambre, Avinash Treebhowon et le superviseur, Sandip Mooneea. Ils sont accusés d’avoir tué la touriste irlandaise le 10 janvier dernier, alors qu’elle était en en lune de miel à l’hôtel Legends, à Grand-Gaube.

 Dans un premier temps, après que les treize témoins, cités à comparaître ce jeudi, ont signalé leur présence à la magistrate Sheila Bonomally, Me Sanjeev Teeluckdharry, avocat de l’accusé No. 1, Avinash Treebhowon, a logé une motion demandant que la poursuite revoie sa position sur la remise en liberté conditionnelle de son client. Une deuxième motion a été présentée demandant que le témoin No. 25, John McAreavey, l’époux de Michaela Harte soit interrogé par les avocats de la défense. Cette même requête a été faite par l’avocat de Sandip Mooneea, Me Navin Bhoyrul.

 Me Teeluckdharry a également demandé que la Cour suprême revoie le jugement rendu au tribunal de Mapou, quant à la motion réclamant le désistement de la magistrate Bonomally de cette enquête préliminaire.

 Prenant la parole, Me Mehdi Choony, Principal State Counsel, a répliqué que l’appel quant à la décision de refuser la remise en liberté conditionnelle d’Avinash Treebhowon sera appelé en Cour suprême le lundi 27 juin. L’homme de loi a aussi expliqué que la défense peut, si elle  le veut, faire assigner comme témoin, John McAreavey tout en encourant les frais de son déplacement à Maurice.

 S’apercevant que Me Teeluckdharry, assisté de Me Ravi Rutnah, voulait lui donner la réplique, l’avocat de la poursuite s’est plaint que l’enquête préliminaire n’avait toujours pas débuté. « Depuis l’ouverture de l’enquête préliminaire, la défense a adopté une stratégie qui vise à retarder les travaux. Désormais, je pense que nous sommes tous prêts et les témoins aussi », a lancé Me Choony. La cour de Mapou rendra son verdict le lundi 27 juin, sur la décision de convoquer, ou pas, John McAreavy. Entretemps, les deux suspects ont été reconduits en détention policière.

 Réagissant au déroulement de l’enquête préliminaire, les journalistes irlandais, qui suivent cette affaire de très près, se disent surpris de la lenteur des procédures. « C’est bien la première fois que j’assiste à une enquête préliminaire qui prend autant de temps à commencer. Je pense que les avocats des deux parties doivent entamer les choses sérieuses », confie Adelina Campos de l’Evening Herald.

 La présence de Raj Theekoye n’est pas passée inaperçue. Cité à comparaître comme témoin à charge, l’ex-employé du Legends est celui qui a dénoncé ses deux collègues aux limiers de la Major Crimes Investigation Team (MCIT). Ce jeudi matin, il n’a pas échappé aux regards d’Avinash Treebhowon et de Sandip Mooneea, et des proches de ces derniers.

 Rekha, l’épouse de Sandip Mooneea, est persuadé que son mari est innocent. Elle a fait le déplacement jusqu’au tribunal de Mapou avec des certificats, signés par le directeur du Legends, Brice Lunot, faisant état du bon travail que faisait le superviseur dans cet établissement hôtelier du Nord. « Mon mari est une personne responsable, qui n’a aucun vice ! Il est innocent ! », a-t-elle dit en sanglotant.