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Affaire Boskalis : Siddick Chady s’en tire à cause de la lenteur de l’Icac

15 février 2011, 00:00

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Affaire Boskalis : Siddick Chady s’en tire à cause de la lenteur de l’Icac

L’ancien président de la Mauritius Ports Authority (MPA) n’est plus accusé de corruption. La cour a décidé de rayer l’affaire contre lui, la commission anti-corruption tardant à loger une inculpation formelle contre lui.

Siddick Chady est un homme heureux. L’accusation provisoire de corruption qui pesait contre lui depuis septembre 2008, a finalement été rayée en ce mardi 15 février devant le tribunal de district de Port-Louis. La raison évoquée est que la commission anti-corruption tarde à réunir des éléments à charge contre l’ancien président de la Mauritius Ports Authority (MPA) à qui elle reproche d’avoir touché des pots-de-vin de la firme hollandaise Boskalis.

Aux dires de la magistrate Meenakchee Gayan-Jaulimsing, l’institution n’a pas su respecter les droits constitutionnels de Siddick Chady, n’ayant pas pris la peine de loger une accusation formelle contre celui-ci durant les deux ans où il a été placé en liberté conditionnelle. Soit dans un laps de temps raisonnable.

Selon les éléments en présence de la commission anti-corruption et révélés par notre confrère Samedi-Plus en juillet 2008, Siddick Chady aurait touché 25 000 euros, soit plus d’un million de roupies de Boskalis, une firme de génie civil ayant décroché un contrat de plus de Rs 537 millions pour des travaux de dragage au port. Toute l’affaire tient toutefois à un fax transmis à Blockbuster Video Network (BVN), l’entreprise familiale de Siddick Chady.

Le document fait état d’un transfert bancaire sur le compte de Gérard Philippe, alors conseiller au Bureau du Premier ministre sur les questions portuaires et ancien président de la MPA sous le précédent gouvernement rouge. Il ressort, selon l’enquête de la commission anti-corruption, que l’enquête devait servir à l’achat de films bollywoodiens pour la chaîne de cinéma.

Depuis, la commission anti-corruption n’a pas cessé de courir après les autorités néerlandaises pour obtenir des documents relatifs aux transferts bancaires de Boskalis. Pour la cour, Siddick Chady ne peut attendre indéfiniment, car un délai est établi entre le moment où une accusation provisoire et formelle est logée. 

Cette affaire a éclaboussé le Parti Travailliste (PTr) à l’époque, Siddick Chady étant un dinosaure rouge en attente d’un ticket pour les élections législatives de mai 2010. Il a été invité à prendre ses distances de la MPA alors que la presse continuait à faire le grand déballage : une somme additionnelle aurait été versée à une filiale londonienne de la BVN.

Au vu du tollé soulevé, le ministre de la Justice, en 2008, a dû solliciter l’aide des autorités britanniques sur ce volet. Point intéressant au summum de l’affaire, Gilbert Philippe, a récusé être un corrompu, expliquant que les 25 000 euros sur sont compte représentent la somme que Siddick Chady l’aurait remboursé.

Il avait expliqué qu’il avait fait un prêt à son ami suite au souci qu’il rencontrait avec ses salles de cinéma. Il s’était endetté jusqu’au cou et il avait même soumis sa démission comme député avant les élections de 2005 pour pouvoir toucher sa pension de parlementaire. 

L’affaire Boskalis rayée, Siddick Chady n’est pas sorti d’affaire pour autant. A n’importe quel moment, il peut de nouveau être inculpé.