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Affaire Anita Jolita: la belle-mère de l’un des condamnés enlevée, agressée et séquestrée

20 juillet 2013, 17:25

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Affaire Anita Jolita: la belle-mère de l’un des condamnés enlevée, agressée et séquestrée

L’ombre de l’affaire Anita Jolita plane toujours sur la vie de cette femme. Elle, c’est l’ancienne compagne du père de Ludovic Prodigue. Ce jeune homme a été condamné à 26 ans de prison pour le viol et le meurtre de la fillette. Ne pouvant plus tolérer la situation à cité La Chaux, Mahébourg, cette femme de 45 ans a tout quitté. Sauf que son ancien concubin n’arriverait pas à accepter sa décision. Mardi, il l’aurait enlevée alors qu’elle se trouvait dans un bus. Le suspect nie les allégations contre lui. La police de Mahébourg enquête.

 

«Je croyais qu’il allait me tuer. Il avaitun couteau en sa possession», dit la quadragénaire. Depuis plus de deux ans, elle a refait sa vie avec un autre homme et habite désormais à Eau-Coulée. Mardi matin, elle s’était rendue chez son oncle à Ville-Noire, Mahébourg, et vers midi, elle se dirigeait vers la gare de l’endroit lorsqu’un des frères de Ludovic Prodigue lui aurait téléphoné. «Il m’a ditque son père était admis à l’hôpital. Il m’ademandé où je me trouvais», dit-elle. En arrivant à la gare, elle aurait été surprise de voir son ancien concubin, un toxicomane qui est dans la quarantaine. «Il s’est rué vers moi et m’a suppliée del’écouter parce qu’il avait quelque chose d’importantà me dire», déclare-t-elle. Mais la femme l’aurait ignoré et a grimpé dans un bus pour Curepipe. Or, lorsque celui-ci s’est arrêté à la hauteur de Beau-Vallon, elle a été choquée de voir son ancien concubin et un des fils de ce dernier grimper à bord. «Ils m’ont traînée hors du bus.Ils m’avaient suivie dans un taxi de couleurverte», allègue-t-elle. Ils l’auraient forcée à entrer dans le véhicule. «Même le chauffeur ne m’a pas aidée même s’il voyait que mon ancien concubin me menaçait et m’agressait. Il voulait que je revienne vivre avec lui», souligne-t-elle.

 

Ce n’est que dans les environs dePetit-Bel-Air que le suspect l’aurait laisséepartir. Terrorisée, la femme aurait cherchérefuge dans une maison avoisinante. Elleporte d’ailleurs toujours des ecchymosessur son épaule et son dos.Entre deux soupirs, la présuméevictime confie qu’elle ne peut plus vivreà cité La Chaux depuis l’affaire AnitaJolita, même si elle y a habité pendant plusde 13 ans. Lorsque son beau-fils LudovicProdigue avait été arrêté, elle venaitde mettre au monde une fille. «Les gens étaient furieux contre nous. Toute la famille était montrée du doigt. Zot dir mwa si mokomplis», se souvient-elle. Des habitants,révoltés par le meurtre de la fillette dedeux ans et demi, avaient même barricadél’accès à leur maison.«J’étais contrainte de passer la nuit avec mon nourrisson de 12 jours sur le terrain de foot de la localité», relate-t-elle, les yeuxlarmoyants.

 

Au dire de la femme, les habitantsmenaçaient sa famille et voulaientsaccager leur domicile. Nombreux étaient-ils à les traiter de «criminels». «C’était devenu dangereux pour nous», ajoute-t-elle. L’affaire Anita Jolita rongera également sa famille de l’intérieur. «Mon concubinétait très affecté. Il était devenu un toutautre homme», déplore-t-elle. La quadragénaire, elle-même, accablée par toute cette affaire, sombrera dans l’alcool. Même si de temps à autre elle rend visite à ses fils et à ses beaux-fils qui habitent avec leur père, elle confi e qu’ils deviennent peu à peu des étrangers. «J’aipeur de ce qu’ils peuvent devenir demain...» Le suspect, lui, se défend en disant que la femme a tout inventé sur son enlèvement mardi. «Elle est une étrangère pournous», siffle-t-il. Il souligne que c’est la raison pour laquelle il n’a pas refait sa vie avec une autre femme. «Limem li anvivinn res kot mwa me mo pa le li…»