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ACNOA : Ouverture du 29e séminaire des SG à Grand-Baie - Lassana Palenfo : «Bâtissons un nouveau projet pour le mouvement olympique Africain»

21 septembre 2012, 00:00

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ACNOA : Ouverture du 29e séminaire des SG à Grand-Baie - Lassana Palenfo : «Bâtissons un nouveau projet pour le mouvement olympique Africain»

L’ouverture officielle du 29e séminaire des secrétaires-généraux de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (ACNOA) a eu lieu ce jeudi au Centre International de Conférence à Grand-Baie. Le thème central de cette grand-messe de la famille olympique africaine est «ACNOA, 30 ans après : quelle vision d’avenir ».

Le président du Comité olympique mauricien (COM), Philippe Hao Thyn Voon, celui de l’ACNOA, le général Lassana Palenfo, et le ministre de la Jeunesse et des Sports mauricien, Devanand Ritoo, ont tous trois pris la parole. C’est au dernier nommé qu’est revenu le privilège de déclarer le séminaire ouvert. Il donnait ainsi le coup d’envoi de deux jours de discussions autour de l’état du sport en Afrique.

Philippe Hao Thyn Voon considère que c’est un honneur pour Maurice d’accueillir ce séminaire. «Quand vous nous avez confié l’organisation de ce séminaire, la crainte que nous avions au départ, c’est que notre position géographique ne soit un handicap pour le déplacement des membres des quatre coins de l’Afrique. Mais la participation massive des secrétaires généraux à ce présent exercice nous prouve le contraire et nous sommes heureux que 99 % des membres invités aient pu se déplacer», s’est-il réjoui.

Pour le président du COM, il était important qu’une telle réunion ait lieu afin de raffermir les liens d’amitié et de collaboration parmi les comités olympiques d’Afrique. Il s’appesantira sur l’importance d’aider les jeunes sportifs pour le développement du sport africain. «Les récents événements, dont les Jeux olympiques de Londres, ont encore une fois prouvé que l’Afrique possède un énorme potentiel. Nos jeunes athlètes ne demandent qu’à s’épanouir. Pour cela, ils ont besoin d’être pris en charge dans un environnement et des facilités adéquats. Malheureusement, les moyens nous font défaut et parfois, nos jeunes n’ont d’autre solution que d’aller à l’aventure sous d’autres cieux, au risque de se faire exploiter», a-t-il plaidé.

Le président de l’ACNOA, Lassana Palenfo, a, lui, effectué un état des lieux très critique de la situation du sport africain. «Depuis un peu plus d’un mois, le rideau des Jeux olympiques de Londres est tombé. Celui des Jeux Paralympiques, un peu plus tard. Au plan sportif, les résultats de nos athlètes sont décevants. Ils sont sensiblement en régression par rapport aux dernières éditions. De 40 médailles en 2008, nous en comptons seulement 34 à Londres. C’est une dégringolade ! Et surtout, sur nos 53 CNO du continent, seuls quelques-uns s’illustrent et toujours les mêmes», se désole le général Palenfo. Pour lui, la course au développement et la faiblesse des moyens dédiés au sport par les gouvernements n’expliquent pas cette dégradation des résultats. «Il faut chercher ailleurs, au sein même des actions que nous menons», dira-t-il.

«Nous devons travailler autrement et élaborer des contrats d’objectifs autour de politiques de projets et de résultats concertés entre les ministères des Sports de vos pays et vous les CNO d’Afrique. L’action concertée en mutualisant les moyens humains et financiers des ministères et des CNO, ne peut que contribuer à des actions plus abouties et plus performantes», ajoute-t-il.

Pour Palenfo, la révision des statuts de l’ACNOA sera un précieux atout pour faire de cette institution l’autorité sportive du sport africain. «L’ACNOA, depuis plusieurs années, n’est pas restée inactive. Nous avons développé des projets notamment les Jeux de l’ACNOA ou les Jeux africains de la Jeunesse au Maroc. C’est seulement depuis quelques années que l’ACNOA bouge avec le soutien de la Solidarité Olympique, des gouvernements et du mouvement sportif continental et international. Mais nous pouvons faire plus, nous devons faire mieux pour notre jeunesse avide et impatiente. Bâtissons un nouveau projet pour le mouvement olympique africain et mettons en œuvre des projets sportifs pragmatiques pour restaurer notre image et le sport en Afrique», a-t-il insisté.

Le président de l’ACNOA a ainsi proposé deux grands axes d’actions : un programme sportif autour de cinq thèmes que sont le sport et la paix, le sport et les femmes, le sport et les jeunes, sport de formation, sport de haut niveau et  un programme de communication ambitieux et novateur pour reconstruire l’image du mouvement olympique africain, diffuser les valeurs olympiques et sensibiliser le plus grand nombre de jeunes à l’intérêt de faire du sport, facteur de santé, de cohésion sociale et de fierté nationale.

«Chacun des CNO devra présenter des projets sur les thèmes mentionnés pour la fin mars 2013. Ces projets devront être envoyés à l’ACNOA qui les étudiera, les classera par ordre d’intérêt et définira une aide financière pour leur organisation», a-t-il ajouté.

Pour Lassana Palenfo, ce n’est qu’en mettant en place un vaste plan d’actions que la moisson de médailles sera meilleure aux JO de 2016 à Rio.

Le ministre Ritoo a, lui, réaffirmé son engagement total et celui de son ministère envers le mouvement olympique. «Comme vous, je pense que c’est une absolue nécessité que gouvernements et Comités nationaux olympiques travaillent main dans la main. Nos destins sont liés et l’un ne va pas sans l’autre. A l’image des anneaux sur le drapeau olympique, nous sommes condamnés à travailler, à construire et à réussir ensemble. Cette relation et cette coexistence doivent se faire harmonieusement, dans une sincérité totale et dans un respect mutuel et dont l’unique objet doit être le progrès du sport dans nos pays respectifs», a-t-il fait ressortir. Avant d’ajouter : «Certainement, de par nos paramètres, nous aurons quelques fois des points de vue divergents mais le plus important c’est d’avoir un dialogue permanent et d’avoir l’humilité de s’asseoir autour d’une même table pour trouver la meilleure solution.»

Pour le ministre, le continent africain doit toujours répondre présent lors des compétitions majeures. «Après le bilan mitigé des délégations africaines aux Jeux olympiques de Londres, nous devons très vite nous remobiliser et nous remettre au travail afin de rectifier le tir dans 4 ans à Rio», a-t-il demandé.

Il ne reste plus qu’à espérer que ces deux journées d’échanges permettront d’arriver au résultat escompté qui est de faire progresser le sport africain…


Lassana Palenfo remettant à Philippe Hao Thyn Voon le diplôme et le trophée ACNOA.

3424: L’ensemble des délégués participant à ce séminaire posant pour la traditionnelle photo de famille.