Publicité

Accident de Sorèze: les pièces de rechange montrées du doigt

20 mai 2013, 07:51

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Accident de Sorèze: les pièces de rechange montrées du doigt

La qualité des «spare parts» qu’utilise la CNT pour la réparation de ses bus est mise en cause. Quinze jours après le terrible accident de l’autobus Ashok Leyland de la Corporation nationale de transport (CNT), qui a causé dix morts à Sorèze, des questions subsistent.
 

 

Les experts qui se sont penchés sur la carcasse du véhicule ont découvert que les deux «brake compression chambers», les ballons à air comprimé servant à actionner le système de freinage des roues arrière, ne sont pas identiques. Ce constat remet ainsi sur le tapis le fait que la CNT utiliserait des pièces de rechange de qualité inférieure pour entretenir ses autobus. Surtout ceux de fabrication indienne.

 

Des anciens mécaniciens de cette société de l’État ont déjà mis à l’index cette pratique, expliquant que de telles pièces nuisent grandement au bon fonctionnement de ces véhicules déjà sujets à de nombreuses carences.

 

Jusqu’ici, les experts de la police et du Forensic Science Laboratory (FSL) ne peuvent établir si le fait que les deux «brake compression chambers» soient différents peut être l’une des causes de l’accident. Les experts de la Mechanical Engineering Division (MED) du ministère des Infrastructures publiques et du Transport doivent, au préalable, tester le compresseur à air, considéré comme le poumon du système de freinage. Cet examen est d’importance capitale car les experts du FSL, de la Police Vehicle Technical Unit (PVTU) et de la MED ont constaté une rupture, à quatre points différents, sur le raccord en plastique renforcé du système de freinage. Dans une telle situation, le compresseur est censé prendre le relais, en bloquant les roues arrière de l’autobus, ce qui n’a cependant pas été le cas.

 

«On a tourné les six roues de l’autobus alors qu’il était encore à Sorèze. Elles roulaient librement», souffle un expert.

 

Cet élément avait d’ailleurs été évoqué quelques heures après l’accident par le Premier ministre Navin Ramgoolam pour expliquer la défaillance générale du système de freinage.

 

Outre le constat des experts locaux, Navin Ramgoolam a voulu obtenir un avis «indépendant» de deux experts indiens du constructeur Ashok Leyland.


 
Les Indiens vont ainsi expliquer comment le système de freinage a failli. La CNT devrait en prendre pour son grade en ce qui concerne la rupture du raccord de frein, celui-ci ayant subi un «coupling» d’un deuxième raccord de 8 mm comme l’a souligné le chef actuel de l’opposition Alan Ganoo, à l’Assemblée nationale. Le fait que le raccord soit percé en quatre points fait déjà polémique. L’autobus avait subi un entretien pour son contrôle technique au centre de la National Transport Authority (NTA) deux mois avant l’accident.

 

Le dossier devra être bouclé d’ici deux mois et sera remis au directeur des poursuites publiques qui décidera de la marche à suivre.