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Accident à Plaine-Champagne : Le chauffeur confronté à un choix décisif pour éviter le pire

14 avril 2011, 00:00

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Davish Aubeeluck n’oubliera pas de sitôt ce mercredi fatidique. Une journée de détente, planifiée depuis longtemps, a finalement viré au cauchemar. Outre ce chauffeur du bus, des passagères se confient à lexpress.mu présent sur place.

Il est encore sous le choc. Légèrement blessé aux doigts et ayant reçu des coups à l’estomac dans l’accident d’autobus à Plaine-Champagne, le conducteur Davish Aubeeluck, plus connu comme Kawshik, 32 ans, raconte qu’il a dû faire un choix décisif ce mercredi 13 avril aux alentours de 13 heures quand il est parvenu devant le Domaine de St-Denis.

Au volant de l’Ashok Leyland de la Corporation Nationale de Transport (CNT) qui transportait les 61 passagers, dont des adultes et quelques élèves de l’An Noor Islamic Association, pour une sortie dans l’ouest et le sud de l’île, il a failli laisser la vie dans un virage. Ses passagers venaient d’effectuer une cueillette de goyaves de Chine après avoir visité deux cascades, quand, en route pour le Morne, Davish Aubeeluck a constaté que les freins avaient lâché.

«Au même moment, je me suis retrouvé dans un virage. Pour ne pas percuter le mur qui se dressait devant moi, ce qui aurait pu être fatal à mes passagers, j’ai choisi de diriger le véhicule dans un caniveau», explique cet habitant de Gokhoola, Rivière du Rempart.

Arrivé à l’hôpital Victoria à Candos à 16h10 avec trois autres blessées, à bord d’une ambulance du centre de santé Yves-Cantin à Petite-Rivière-Noire, il se laisse aller à des confidences après avoir reçu les premiers soins.

Bibi Pataroo, 64 ans, est une des blessées de l’accident. Mère de quatre enfants, elle peine à s’exprimer. Se tordant de douleur, cette habitante de Providence qui était assise à l’avant de l’autobus, dit avoir reçu eu des ecchymoses sur toute la partie droite de son corps.

«Nous étions en route pour un troisième site d’attraction après avoir visité deux cascades quand soudain j’ai entendu un grand bruit et ressenti un coup violent aux côtes. J’ai vu que des enfants étaient blessés et tout le monde pleurait et criait», murmure-t-elle avec difficulté.

Ses deux autres amies, dont Mariam Sudally et Saìna Mohamed Hossen, toutes deux habitantes de Grande-Retraite, s’en sortent avec des fractures aux jambes et des blessures à la tête.

Fayaz Khodabacus, le président de l’An Noor Islamic Association, s’en est sorti sans une égratignure. Il explique que le bus roulait à presque 80 km/h. Il a entendu des cris au moment de l’impact avec une haie de bambous, s’est senti soudain en apesanteur avant qu’il ne soit projeté au plancher quand le bus s’est stoppé.

Quand le bus s’est immobilisé devant un précipice, il s’est vite remis sur pied pour aider les blessés sans perdre son sang froid. Les passagers ont tous été projetés à l’avant. Ce 13 avril, admet Fayaz Khodabacus, lui a porté chance, à lui et à ses élèves.