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82% des enfants actifs effectuent un travail nuisible

20 décembre 2008, 01:00

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82% des enfants actifs effectuent un travail nuisible

Le résultat de l''''enquête nationale sur le travail des enfants vient d''être présenté. Les différentes facettes du travail ont été révélées.

82% des enfants économiquement actifs, âgés de 5 à 17 ans, soit environ 1 534 000 enfants, effectuent des travaux dommageables. Parmi ces travaux : l''agriculture, l''élevage, la pêche, les mines, la restauration, le travail domestique et dans celui les industries.

C''est un chiffre qui se trouve parmi d''autres données statistiques présentées hier, selon l''enquête nationale sur le travail des enfants, au ministère de l''Economie à Anosy. Diverses entités comme l''OIT, le BIT/PEC, l''Institut national de la statistique, l''Unicef, le ministère de la Fonction publique, le département du Travail du gouvernement des Etats-Unis (USDOL) et autres, ont contribué à la réalisation de cette enquête.

La pauvreté, principale cause

L''étude a été faite auprès de 8 316 ménages, répartis dans 462 localités situées en zones urbaines et rurales dans les 22 régions. 85% de ces enfants exercent dans le secteur de l’agriculture, en qualité d''aides familiales, sans aucune rémunération monétaire. 17% des enfants effectuant des travaux dommageables perçoivent un salaire.

À Ambohimanarina, par exemple, des enfants contribuent aux revenus du ménage, selon Lalaina Razanapera, présidente de l''association Sarobidy. «Le travail des enfants au niveau de cette commune prend la forme du travail informel, comme le ramassage des ordures ménagères, transport de briques, la fouille des rebuts des zones franches, lavage de voitures et petits commerces», résume-t-elle.

Pour les parents, la pauvreté reste la principale cause de ce phénomène. Selon le Plan national d''action de lutte contre le travail des enfants, élaboré en juillet 2004, «80,7% de la population vivait sous le seuil de pauvreté au début de l''annéé 2003».

Dans la famille de René Razanaka, ses trois fils, dont l''aîné a 13 ans, sont contraints de l''aider dans la briqueterie. «Mon gain journalier n''arrive pas à satisfaire nos besoins, c''est pourquoi mes enfants doivent m''aider», regrette-t-il.

Les conséquences de ce type de travail sont énormes chez les enfants. Selon toujours les statistiques, environ 37% des enfants engagés dans un travail dommageable ont déclaré avoir été malades ou blessés, les plus vulnérables étant ceux qui travaillent dans les secteurs miniers, manufacturiers et agricoles.

Jusqu''ici, la scolarisation reste parmi les meilleures solutions pour retirer les enfants du travail. Diverses associations s''attèlent à des projets pour sauver des enfants, comme l''USDOL qui a retiré 4 500 enfants des pires formes du travail des enfants. Son projet s''étale entre 2008 et 2012.

Noro Haingo Rakotoseheno
L’Express de Madagascar