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59% des Français pour la poursuite de la contestation, selon BVA

20 octobre 2010, 00:00

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59% des Français pour la poursuite de la contestation, selon BVA

Près de six Français sur dix sont favorables à la poursuite du mouvement contre la réforme des retraites même après la probable adoption du texte au Sénat, selon un sondage BVA-Absoluce pour Les Echos et France Info.

Selon cette enquête, 59% des sondés se disent "favorables à ce que les syndicats poursuivent leurs appels à des mouvements de grève et à des manifestations après l''''adoption du texte de la réforme des retraites par le Parlement". Ils sont 40% à penser le contraire et 1% ne se prononcent pas.

Par ailleurs, 62% des sondés demandent au président Nicolas Sarkozy de faire une pause dans les réformes et plus des deux tiers (68%) jugent "mauvaise" la politique économique menée par le gouvernement. Le sondage a été réalisé par téléphone les 15 et 16 octobre.

La journée du mardi 19 octobre a été marquée, une nouvelle fois, par de nombreuses manifestations sur l’ensemble du pays : 3,5 millions de manifestants selon les syndicats (1,1 million selon la police). Les grèves se poursuivent dans les transports publics et le secteur pétrolier, alors que les camionneurs continuent leurs opérations : « escargot «  et de blocages.  

Vers un pourrissement du conflit ?

Le mouvement contre la réforme des retraites ne semble pas s’affaiblir et la presse française craint le pourrissement du conflit. Elle  se demande, ce mercredi,  comment sortir de la crise : d’une part  la mobilisation s’intensifie, et d’autre part  Nicolas Sarkozy demeure inflexible.

Pour Dominique Seux dans Les Echos, Nicolas Sarkozy aurait intérêt à offrir aux organisations syndicales «non pas une porte de sortie mais des signes tangibles» que la porte «du dialogue social reste grande ouverte».

Dans La Croix, François Ernenwein constate que «la France continue ainsi à vivre un nouveau psychodrame autour des changements nécessaires» et qu''à ce jeu, «il n''y aura bien entendu que des perdants». Philippe Waucampt du Républicain Lorrain estime que «nous sommes arrivés au point où la radicalisation du mouvement est susceptible de provoquer des coups de grisou dont nul ne peut prédire les capacités dévastatrices».

 «Le problème est qu''il est déjà tard, la crispation de chaque camp sur sa conviction d''avoir raison en bloc n''ayant pas arrêté le temps», souligne André Schlecht dans L''Alsace. Daniel Ruiz dans La Montagne ajoute qu''«à coup sûr le chef de l''État va remporter la bataille de la légalité en faisant adopter sa loi par le parlement» mais que «ce sera une victoire à la Pyrrhus».

La «radicalisation du conflit», selon Hervé Favre de La Voix du Nord, pourrait cependant tourner à l''avantage du chef de l''Etat en «faisant perdre aux syndicats le soutien de l''opinion mesuré jusqu''à présent par les enquêtes». Les problèmes posés par la pénurie de carburants et l''irruption des casseurs dans les manifestations interpellent également plusieurs éditorialistes.

Dans Le Figaro, Gaëtan de Capèle affirme que les syndicats sont «pris à leur propre piège» et qu''«à l''heure où ils doivent décider des suites à donner aux événements, la contestation se trouve déjà de fait entre les mains de groupes qu''ils ne contrôlent pas».

Pour Jacques Camus dans la République du Centre, «la crédibilité d''une démarche protestataire responsable est désormais entamée», alors que Olivier Pirot dans La Nouvelle République du Centre-Ouest affirme qu''«une radicalisation du conflit ne profitera pas» aux organisations syndicales et «arrangera plutôt le gouvernement» qui «ne laissera pas une minorité paralyser la France».

Le gouvernement «par sa fermeture aux préoccupations sociales fait naître de tristes vocations et donne du grain à moudre aux casseurs», note Patrick Apel-Muller, dans L''Humanité. Mais pour lui, «ne cherchez pas ces derniers dans les rangs des manifestants, vous n''en trouverez pas».