Publicité

Sir Tim Clark: «Maurice est une destination importante car notre hub permet de faire transiter des passagers sur 150 destinations»

31 octobre 2022, 16:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Sir Tim Clark: «Maurice est une destination importante car notre hub permet de faire transiter des passagers sur 150 destinations»

Sir Tim Clark, le chairman d’Emirates Airlines, était en visite à Maurice dans le cadre des 20 ans du partenariat avec le pays. Il a eu l’occasion, à sa descente d’avion mercredi dernier, d’échanger avec les journalistes locaux au sujet des perspectives de voyage, la situation économique et aussi la destination Maurice.

Comment se porte Emirates Airlines depuis la reprise après la pandémie ? (MBC)
Nous opérons tous nos B777 et les A380 sur les destinations ouvertes et disponibles sur notre réseau. Il y a une forte demande pour des sièges sur nos avions, mais il y a aussi des destinations non desservies, comme la Chine, qui a toujours des restrictions. Maurice a ouvert l’an dernier et nous étions prêts pour la reprise des vols.

Depuis la reprise, est-ce que la compagnie aérienne peut opérer des vols face à un manque de personnel sur le marché de l’aviation ? (MBC)
Le défi est de former du personnel navigant. Nous formons 600 membres d’équipage par mois. Nous recrutons ceux qui ont dû partir durant la pandémie. Nous avons licencié 25 000 employés et ils retournent au fur et à mesure au sein de la compagnie. Nous les avons réintégrés avec une même base de salaire que lorsqu’ils étaient employés avant la crise sanitaire.

Deux ans depuis que la pandémie continue d’impacter les activités économiques. Qu’est-ce que cela présage pour l’avenir de l’industrie du voyage? (Defi Media)
Les choses se remettent en place. Regardez Maurice, aussitôt que les restrictions ont été levées, nous avons pu planifier nos opérations vers l’île et cela croît avec trois vols par jour. Ce qui m’inquiète le plus, c’est la guerre en Ukraine, avec une disruption de la distribution et les prix du carburant. Est-ce que 2023 sera difficile pour l’industrie ? Difficile de répondre. Une chose est sûre : la tendance est que les gens veulent voyager vu qu’ils ne pouvaient pas le faire depuis bientôt deux ans. Certes, il y a une forte demande pour des sièges et c’est clair que la tendance va continuer, notamment avec les vacances d’hiver, les festivités de fin d’année. Ce qui est sûr, c’est que le secteur connaît une résilience et cela va se poursuivre.

Vous êtes venu dans le cadre des 20 ans du partenariat entre Emirates Airlines et Maurice. Quel est votre bilan de cette relation amicale ? (L’express)
Je suis venu à Maurice avec mon patron en 1994 pour prospecter le marché. Comme vous savez, nous avons signé un accord commercial avec Air Mauritius et avons débuté nos opérations en 2002. Durant ces 20 ans, nous avons vu évoluer l’économie de l’île, avec la croissance du secteur financier et un changement radical de l’économie qui était basée principalement sur le secteur sucre. Je pense qu’Emirates a contribué au développement de votre pays et nous sommes une compagnie aérienne incontournable. Notre contribution a été envers la communauté locale et aussi pour le secteur touristique, étant un gros-porteur pour les voyageurs business et aussi ceux de la classe économie. Nous avons vu une hausse exponentielle avec la construction du nouveau terminal qui pouvait accueillir les A380.

Maurice est une destination importante, car notre hub permet de faire transiter des passagers sur 150 destinations, de l’Europe du Nord, des Philippines jusqu’à la Californie, aux États-Unis. Le profil de passagers et les pays dont ils sont originaires démontrent que grâce à notre hub à Dubaï, on permet à Maurice d’atteindre des marches inexplorées par le ministère du Tourisme.

La pandémie de Covid-19 a freiné le transport ou continue de le faire. Comment les compagnies aériennes arrivent à sortir la tête de l’eau ? (L’express)
La pandémie a été un traumatisme pour notre industrie. Le transport aérien était essentiellement du cargo avec la saturation du transport maritime. Nous avons traversé cette zone de turbulence et avons surmonté ce challenge pour décoller à nouveau. Toutefois, il y a toujours des pays qui ont des restrictions qui causent du tort. Par exemple, Cathay Pacific, à Hong Kong, qui subit de plein fouet la crise à cause des restrictions sanitaires, ou l’Indonésie, qui n’accepte pas les vols long-courriers par exemple. La pandémie n’a pas trop changé le secteur du voyage. Toutefois, cela altère les habitudes dans le bon sens. Ce qui m’inquiète le plus, c’est la guerre en Ukraine qui peut avoir un certain impact sur l’économie globale. Alors que le désir de voyager est toujours là.

Les opérateurs touristiques soulignent que pour la croissance du secteur, il faut que le nombre de sièges et le nombre chambres aillent de pair. Que pensez-vous ? (Defi Media)
Nous opérons trois vols jusqu’à janvier prochain. Il faut comprendre que la demande de chambres d’hôtel doit aussi augmenter avec l’ouverture de nouveaux hôtels. S’il y a une forte demande ou une demande croissante, peut-être on aura besoin d’un autre avion A380.

La hausse des prix du carburant impacte tout un chacun depuis la guerre en Ukraine. Comment le secteur de l’aviation subi cette hausse ? (MBC)
Nous avons l’habitude d’avoir des prix accessibles. Avec la hausse des prix du carburant et la hausse de la demande pour des sièges, il faut faire des ajustements. Le marché est déséquilibré. Il faut un nombre de facteurs pour rétablir la situation. Je ne vois pas une baisse sensible, mais le prix reste autour de 70 dollars le baril, nous allons devoir faire des ajustements. Un retour à la normale pour les prix des carburants n’est pas avant 2023 ou 2024.

Que pensez-vous d’une «Open Sky Policy», si jamais le gouvernement adopte cette stratégie ? (Defi Media)
Ce n’est pas à Emirates de décider cela. Ce sera au gouvernement de décider qui pourra opérer sur Maurice, y compris d’autres opérateurs. Tout dépend de la capacité des compagnies. Si l’on inonde le marché d’offres, il faudra faire des ajustements, mais il faut comprendre que Maurice a des hôtels de classe mondiale et que transporter des passagers économie sera difficile. Dans certains marchés, nous sommes habitués à une Open Sky Policy.

Air Mauritius, le transporteur national, a connu des difficultés ces derniers mois. Pensez-vous que la compagnie peut bénéficier de l’apport d’Emirates Airlines en tant que partenaire stratégique ? (L’express)
Air Mauritius est déjà un partenaire important. La compagnie vend des sièges vu que nous avons un Code Sharing. Nous travaillons de concert avec le ministère du Tourisme également. Je pense que ce trio peut être bénéfique pour solidifier la communauté des affaires et aussi pour notre image de marque.