Publicité

Métro et commerces: la vie chamboulée des Vacoassiens

18 octobre 2022, 16:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Métro et commerces: la vie chamboulée des Vacoassiens

Tout comme le chanteur Richard Anthony «entend siffler le train», plusieurs Vacoassiens l’entendent également. Pour certains, le sifflement du métro résonne comme le glas, alors que d’autres tentent de profiter au mieux de sa présence. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette arrivée n’a laissé personne de marbre…

À peine 10 heures du matin et la circulation semble quelque peu allégée. C’est le cas depuis le bâtiment CEB jusqu’au Savoy, ou encore de la route Sivananda vers la gare de Vacoas. Dans l’autre sens, les temps d’arrêt sont toujours nombreux même si certains laissent entendre qu’avec la présence des policiers, on peut bouger un peu plus rapidement que la semaine dernière. Manoj, chauffeur de taxi depuis plus de 30 ans, est à l’arrêt, non loin des feux de signalisation entre le Savoy et Sivananda. Il attend des clients qui, avance-t-il, se font de plus en plus rares. «Avant je pouvais avoir une course pour me rendre à Curepipe. Aujourd’hui, cette demande est rare. Qui va payer Rs 300 pour ce trajet alors qu’avec Rs 40 vous arrivez à votre destination avec le métro ?»

Selon Devianee Ramchurn, il ne faut pas voir tout en noir car le métro permet aussi aux voyageurs de visiter Vacoas.

Il attend jusque vers 15 heures, puis il rentre chez lui. «Je crains pour l’avenir des chauffeurs de taxi dans la région. On doit se contenter des petites courses ‘locales’, mais nous avons aussi un ménage à faire tourner. Un peu comme tout le monde.» Ce qui est sûr, il devra prendre grand soin de sa voiture pendant les prochaines années car il ne pourra plus investir dans une autre.

Il n’est pas le seul à voir son avenir en pointillé. C’est aussi le ressenti d’un commerçant, non loin d’une maison de jeux. Son magasin existe depuis plus d’une trentaine d’années et il a connu des hauts et des bas. «Actuellement, on traverse une période néfaste. Avec des routes bouchonnées, et moins de parkings, l’on perd des clients. Ces derniers ne veulent pas venir dans le centre-ville.» Il espère qu’une solution sera trouvée pour reconquérir sa clientèle.

Mais ce n’est pas le ressenti de tous. Devianee Ramchurn, gérante d’une boutique de vêtements, affirme «ne pas rencontrer de problème». Bien au contraire, ses clients ou encore d’autres passants lui font part de leur joie de voyager en métro. «Beaucoup attendaient sa venue. Certains en profitent aujourd’hui car c’est un grand bijou dans notre endroit.» Pour ce qui est de son commerce, elle n’a recensé ni baisse, ni forte demande. «J’attends cette semaine avec la fête de Divali. Les gens vont venir acheter des vêtements. Avec le métro, on rencontre aussi des personnes venues de loin.»

Non loin de la gare, on rencontre les employés du restaurant Yas Fast-Food qui pèsent le pour et le contre du métro dans leur ville. «L’avantage est que ceux qui veulent rentrer tôt chez eux peuvent le faire. Par contre, avec la route qui est souvent bloquée, les clients ne veulent pas s’arrêter chez nous. Ils n’ont pas de temps, étant souvent pressés.»

Avec l’inflation et le coût de la vie qui continue à grimper, ils s’interrogent sur le nombre de voyageurs qui peuvent aussi se permettre tous les jours de voyager par le métro. «Je pense que pour les fonctionnaires, cela ne pose aucun problème, mais qu’en est-il des autres ?» Ils espèrent qu’au fil des jours, les affaires redémarreront…