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PM du changement: quand Bodha reprend le slogan de SAJ de 1982

30 septembre 2022, 22:00

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PM du changement: quand Bodha reprend le slogan de SAJ de 1982

Nando Bodha se dit prêt à porter le costume de Premier ministre, enhardi par les compliments de Paul Bérenger à son égard. Tout en reprenant le slogan qui a accompagné sir Anerood Jugnauth à ce poste en 1982.

Nando Bodha, répondant à une question de la presse mercredi, dit avoir apprécié les compliments que Paul Bérenger lui a faits, c’est-à-dire qu’il peut être un bon Premier ministre. Mais le leader du Rassemblement Mauricien n’a pas répondu juste sur ces compliments et il a ajouté qu’il veut être un Premier ministre du vrai changement. Du coup, il a montré son ambition de se présenter comme Premier ministre lors des prochaines élections générales. 

Ceux qui suivent la politique depuis l’indépendance se souviennent sans doute de ce slogan du Mouvement militant mauricien (MMM) en partenaire avec le Parti socialiste mauricien (PSM) en 1982. Il présentait sir Anerood Jugnauth comme le Premier ministre du changement. Il y avait un grand poster de sir Anerood Jugnauth portant un costume à rayures ayant comme arrière-plan une bibliothèque qui était placardé partout à travers l’île. Le slogan accompagnant la photo était «Le Premier ministre du changement». Sir Anerood Jugnauth avait 52 ans en 1982. 

On parlait du changement allant même suggérer que pour partager la richesse, il fallait nationaliser des sucreries et que des terres de l’État allaient être mises à la disposition des chômeurs et qu’il y aurait une augmentation sensible des salaires. Après les élections, c’était la douche froide pour la population avec l’introduction de la sales tax, des licenciements et cette fameuse mise garde à la population «ki pou bizin manz maniok, patat». 

Nando Bodha, on le sait, rate rarement une occasion de dire que son inspiration vient de sir Anerood Jugnauth. En utilisant ce slogan vieux de 40 ans, pense-t-il devenir Premier ministre d’ici quelques mois ? Une question que nous avons posée à des élus et même des perdants des élections du 11 juin 1982. 

«Des slogans creux» 

D’abord, Dharam Gokhool, élu dans la circonscription de Piton– Rivière-du-Rempart. «Il y a deux mots qu’on entend souvent ces derniers temps. Changement et rupture. C’est souvent des mots utilisés au cours des campagnes électorales et au final, ce sont des slogans creux. On évoque souvent la réforme constitutionnelle et celle électorale. Mais jusqu’ici, aucun parti politique n’est venu donner des détails sur comment ils entreprendront de tels changements.» 

Jankeeparsad Nundalallee, membre du PSM élu dans la circonscription de Port-Louis-Nord– Montagne-Longue (n°4), dira lui «ki an 1982 ti enn lot sa, partou kot ti pé pasé ti pé koz sanzman». «Aujourd’hui, nous voyons qu’il y a trop d’aspirants au poste de Premier ministre. Au sein de l’opposition, il y en a trois actuellement qui ont signifié leur intention de devenir Premier ministre. C’est trop facile de parler de changement, mais rien ne se passe après.» 

Anil Bachoo avait été un candidat du PTr qui avait été balayé en 1982. «Lors de la campagne de 1982, on parlait haut et fort du Premier ministre du changement. Neuf mois après les élections, il y a eu la cassure et sir Anerood Jugnauth avait besoin de ceux qu’il avait dit qu’il fallait changer pour continuer à gouverner le pays.» 

Madan Dulloo, élu dans la circonscription de Grand-Baie–Poudre d’Or (n°6), se souvient très bien de ce slogan de Premier ministre du changement. Il a eu ceci à dire : «Je lui souhaite bonne chance.»