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Laetitia Maujean: ces morts qui nous veulent du bien

26 septembre 2022, 11:00

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Laetitia Maujean: ces morts qui nous veulent du bien

Dédramatiser la mort. Pour que nous ayons moins peur des défunts. C’est la seconde chance que nous offre Laetitia Maujean. Son premier roman est paru récemment aux Editions Saint-Honoré, en France. L’auteure l’a lancé à Maurice la semaine dernière. «Seconde chance» sera en librairie à partir de la semaine prochaine.

Ce premier roman est inspiré d’un drame réel. Les faits se sont déroulés il y a dix ans. À l’époque, Laetitia Maujean n’a que 15 ans. Elle est profondément touchée par un tragique accident survenu le 15 juillet 2012. «C’était un dimanche matin à Calebasses.» Bilan : deux morts fauchés par le conducteur d’une Porsche. Parmi les victimes, Yan Vallet, 33 ans, cousin de Laetitia Maujean. «Écrire a été thérapeutique pour moi. Il était aussi mon parrain, nous étions très proches», témoigne l’auteure. 

Écrit à la première personne, Seconde chance suit une femme qui a 50 ans. Une mère de famille qui s’ennuie à la maison. Elle garde au fond d’elle-même la blessure d’avoir perdu sa fille unique. Et qui devra apprendre à gérer la disparition subite de son mari. L’auteure elle, a 25 ans et travaille dans la communication d’entreprise. «Il faut être flexible pour inventer quelqu’un», dit Laetitia Maujean. 

«Seconde chance», le premier roman de Laetitia Maujean partage sa vision de l’au-delà.

Seconde chance repose sur la thèse que les chers disparus accompagnent leurs proches. «C’est une perception de l’au-delà», explique Laetitia Maujean. «Quand j’ai perdu un proche, j’ai rêvé de cette personne, comme si mon cousin revenait me voir en rêve. C’est étrange, mais cela m’est arrivé plusieurs fois au fil des ans. Je ne suis pas la seule dans ma famille à avoir vécu cette situation. C’est comme ça que j’ai commencé à écrire ce roman.» 

Elle a aussi été frappée par les «coïncidences». Ou encore ces «personnes qui sont près de mourir et qui voient des gens morts. Estce un réflexe du corps, de l’inconscient ?» 

Son processus d’écriture, entamé durant son année de licence en communication au Charles Telfair Institute, se poursuivra alors qu’elle étudie pour un mastère, en Espagne. Est-ce que «c’est juste des rêves ? Est-ce que ce sont des messages ?» sont des questions sans cesse retournées dans l’esprit de Laetitia Maujean. 

L’une des premières fois où le phénomène se produit dans le roman Seconde chance, la narratrice retrouve Manu, sa fille décédée six ans auparavant, alors que la narratrice, face à sa solitude, envisage d’en finir avec la vie. Manu explique en rêve à sa mère qu’elle a encore du temps et des choses à accomplir. Sous la plume de Laetitia Maujean, la fille disparue revient «guider» sa mère, «de là où elle est, en haut. C’est comme cela que je perçois ce qui pourrait se passer après la mort».

Si l’auteure se dit croyante, elle explique que le roman reste ouvert. «J’y parle plutôt d’une visite» des morts. Laetitia Maujean l’affirme : «Pour moi, la mort ce n’est pas la fin de tout. Cela rend la mort moins triste de se dire que la mort c’est le début d’autre chose», affirme-t-elle. «Imaginez que quelqu’un vienne vous prouver le contraire, disons quelqu’un qui soit proche de vous. Y croiriez-vous au bout du compte ? La vie en fait des drôleries, parfois» écrit-elle en avant-propos.