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Prix de l’essence: la pression s’accentue

25 septembre 2022, 15:00

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Prix de l’essence: la pression s’accentue

Le gouvernement a maintenu le prix de l’essence à Rs 74,10 lors de la dernière révision des prix, malgré la baisse au niveau international. Cette décision a été très mal accueillie ; depuis, les demandes pour une baisse s’enchaînent, surtout que beaucoup jugent les carburants surtaxés. Face à cette situation, la politique et la société civile restent mobilisées pour exiger une baisse. De plus, d’autres augmentations menacent les consommateurs.

Les auto-écoles envisagent une hausse des tarifs

Leurs coûts d’opération grimpent. Les moniteurs d’auto-école, qui affirment ne pas avoir passé les hausses à leurs clients, sont désormais au pied du mur et envisagent une hausse de leurs tarifs si une baisse n’intervient pas bientôt. Manoj Rajkoomar, secrétaire de la fédération des moniteurs d’auto-écoles, avance que depuis décembre dernier, l’essence a augmenté de Rs 23,40. De plus, les prix des pièces de rechange ont pris l’ascenseur. Malgré tout, les moniteurs ont continué à facturer le même montant aux conducteurs, soit entre Rs 250 et Rs 350 la session de 30 minutes.

«Un permis de conduire, aujourd’hui, n’est pas un luxe, mais une nécessité», affirme-t-il, tout en gardant en tête que la population est déjà à genoux avec l’inflation. «Nous acceptions la situation car nous pensions que le prix du carburant pourrait baisser. Le prix du baril sur le marché international a connu une chute, mais cela n’a pas été répercuté sur le marché local», déplore-t-il. Raison pour laquelle il dit que si les prix sont maintenus lors du prochain exercice de révision, les moniteurs devront revoir leurs tarifs à la hausse. Manoj Rajkoomar soutient que l’augmentation pourra varier de Rs 50 à Rs 100, la leçon d’une demi-heure à une heure.

Un moniteur de Curepipe confirme ces difficultés. «Je ne dis pas qu’on ne fait pas de profit, mais nous sommes directement impactés. Nous ne pouvons augmenter continuellement le tarif, car la vie est chère pour tout le monde.» Il ajoute que les voitures sont normalement dotées de moteurs de 1000cc. Rouler continuellement à vitesse réduite augmente la consommation. De plus, précise-t-il, comme plusieurs personnes conduisent le véhicule différemment et qu’elles sont en apprentissage, la fréquence de la maintenance et des réparations est plus élevée. L’état des routes n’arrange pas les choses. Sollicité à ce sujet, Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs, soutient que le gouvernement doit mettre sur pied un régulateur car un permis de conduire est aujourd’hui une nécessité.

L’ACIM réclame à nouveau la baisse des prix à la pompe

L’association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) a tenu un rallye de protestation dans les rues de la capitale, hier, pour réclamer une baisse des prix des carburants. Selon son secrétaire Jayen Chellum, la bataille continue car il y a trop de taxes sur le carburant, à savoir Rs 32,32. «Le carburant à Maurice est surtaxé. Plus de 70 pays ont baissé leur prix», déclare-t-il. Il souligne que l’ACIM a remporté une première victoire, vendredi, quand la State Trading Corporation (STC) a finalement publié un communiqué sur le prix qu’elle paie pour le transport. «Le communiqué de la STC montre une transparence. Mais nous allons toutefois regarder les chiffres fournis de plus près.»

Pour Jayen Chellum, de 2014 à 2021, le prix des carburants a dégringolé à plusieurs reprises mais le gouvernement a mis «tax lor tax», détruisant ainsi le Petroleum Stabilisation Account. «Ce gouvernement a défoncé les caisses de la STC. Ce n’est pas aux consommateurs de payer.» C’est le cinquième rallye de l’ACIM sur le même thème et Jayen Chellum soutient qu’il ne baissera pas les bras tant que le prix ne sera pas revu. Questionné sur la faible participation à cette mobilisation, il répond que chacun est libre de son choix. «Nou pa donn briyani nou. Ena prefer al miting. Kapav nou pou reget nou stratezi», a-t-il ironisé. Arvin Boolell, qui était présent au rallye, a confié que le Covid-19 est derrière nous et qu’il y a des «tax initil» sur le carburant. Il n’a pas manqué de saluer l’engagement civique de l’ACIM et a assuré que l’association a le soutien des Rouges et des citoyens.