Publicité

Asie-Pacifique: les Etats-Unis entament des négociations commerciales à Los Angeles

9 septembre 2022, 07:37

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Asie-Pacifique: les Etats-Unis entament des négociations commerciales à Los Angeles

 

Les Etats-Unis ont entamé jeudi à Los Angeles une série de rencontres avec 13 ministres de la zone Asie-Pacifique, lors d'un sommet économique destiné à contrecarrer l'influence de la Chine dans la région.

L'événement, qui doit durer jusqu'à vendredi, constitue la première rencontre physique entre les membres du nouveau Cadre économique indo-pacifique pour la prospérité (IPEF), une initiative lancée en mai par le président américain Joe Biden. Les différents acteurs de cette alliance avaient organisé un sommet virtuel en juillet.

Avec ce nouveau partenariat commercial, l'administration Biden espère refonder le pilier économique de sa diplomatie dans la région. En 2017, Donald Trump, alors président, s'était retiré du traité de libre-échange transpacifique (TPP), laissant le champ libre à la Chine, dont l'économie est incontournable pour de nombreux voisins, pour exercer son influence.

«Il est plus que temps pour les Etats-Unis d'avoir une vision économique affirmée et concrète dans la région", a déclaré à l'ouverture du sommet la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, en rappelant que les 14 membres de l'alliance pèsent "plus de 40% du PIB mondial".

Via ce nouveau cadre, Washington espère faire adopter des normes communes à travers la région, sans toutefois favoriser l'accès à son marché intérieur comme dans un accord de libre-échange traditionnel.

Les discussions doivent tourner autour de quatre points principaux: l'économie numérique, les chaînes d'approvisionnement (mises à mal par la pandémie), les énergies vertes, et la lutte contre la corruption.

Le but de ces deux jours de négociations est de «finaliser au moins un communiqué interministériel pour le cadre" de l'IPEF, a expliqué Mme Raimondo. Un texte qui doit "permettre de passer à la prochaine phase»: transformer l'accord en outil capable de créer des emplois dans tous les pays membres.

Mais cette alliance est déjà critiquée et certains experts questionnent sa portée réelle, au-delà d'un simple symbole pour proposer une alternative à la Chine aux pays de la zone Asie-Pacifique. Elle ne comporte par exemple aucun volet sur d'éventuelles réductions tarifaires.

Après le retrait des Etats-Unis du TPP, qui a finalement été conclu sans Washington en 2018, le président Biden exclut un grand accord de libre-échange, malgré les aspirations de plusieurs puissances asiatiques: l'opinion publique américaine y voit majoritairement une menace pour les emplois aux Etats-Unis.

Structuré autour des Etats-Unis, l'IPEF rassemble l'Australie, Brunei, les îles Fidji, l'Inde, l'Indonésie, le Japon, la Corée du Sud, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam.

L'alliance est en théorie une «plateforme ouverte», qui pourrait accueillir d'autres pays à terme, mais n'inclut pas Taïwan, une île que Pékin souhaite voir revenir dans son giron et qui est pourtant un hub mondial de l'industrie des semi-conducteurs et d'autres technologies clé.

En guise d'exemple de débouché concret, le département du Commerce américain a annoncé jeudi le lancement d'un partenariat public-privé en matière de formation numérique. Selon son communiqué, une quinzaine de géants du secteur comme Amazon, Apple ou Microsoft se sont engagés à fournir plus de 500.000 opportunités de formation d'ici 2032, destinées à des femmes des pays membres de l'IPEF.