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Chômage: Macron lance sa première réforme sociale sensible du second quinquennat

7 septembre 2022, 13:45

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Chômage: Macron lance sa première réforme sociale sensible du second quinquennat

Emmanuel Macron et son gouvernement lancent mercredi le difficile chantier de la réforme de l'assurance chômage, première réforme sociale potentiellement clivante de ce quinquennat.

La réforme vise à répondre aux difficultés de recrutement en France en faisant varier les conditions d'indemnisation des chômeurs selon la conjoncture, une idée catégoriquement rejetée par syndicats et oppositions.

Le projet de loi présenté mercredi en Conseil des ministres sera débattu dès le début de la rentrée parlementaire d'octobre.

Il vise paradoxalement dans un premier temps à pouvoir prolonger les règles actuelles de l'assurance chômage. Issues d'une réforme déjà controversée du premier quinquennat de M. Macron, elles arrivent à échéance le 31 octobre. Il s'agit d'éviter tout vide juridique pour l'indemnisation d'environ 2,5 millions de demandeurs d'emplois et l'application du « bonus-malus » sur les cotisations de certaines entreprises qui recourent fortement aux contrats courts.

Plus que le contenu du texte, c'est la séquence qu'il enclenche qui fait débat.

Le gouvernement va saisir les partenaires sociaux sur la question d'une modulation de l'assurance chômage afin qu'elle soit, selon les mots d'Emmanuel Macron, « plus stricte quand trop d'emplois sont non pourvus, plus généreuse quand le chômage est élevé ».

Cela se fera « dans le cadre d'une concertation », a précisé mercredi sur le média franceinfo le ministre du Travail Olivier Dussopt, ajoutant que dans ce cas, « c'est un échange, c'est une discussion, ce sont des propositions, des contre-propositions (…) et à la fin le gouvernement prend les décisions qu'il doit prendre ».

L'exécutif martèle, à l'image du ministre français du Travail Olivier Dussopt, qu'il y a urgence parce qu'il est « insupportable d'être encore à un taux de chômage de 7,4% et d'avoir dans le même temps un retour unanime des chefs d'entreprises sur les difficultés de recrutement ».

Selon l'économiste et député du parti présidentiel Renaissance Marc Ferracci, un des inspirateurs de la réforme de 2019, « des dizaines d'études prouvent que les règles de l'assurance chômage, notamment la durée et les seuils d'éligibilité, ont un effet sur le niveau de l'emploi ».

Faux, rétorquent les syndicats pour qui les difficultés de recrutement sont d'abord liées à la formation et à l'attractivité des métiers (salaires, conditions de travail, mobilité, etc...).

Les syndicats se sont mis d'accord sur leur opposition à négocier une telle mesure.

Le président de l'organisation patronale française Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a déjà jugé qu' « ouvrir une négociation ne servira à rien vu qu'elle n'aboutira pas faute de diagnostic partagé avec les syndicats ».

En faisant le choix d'une concertation, le gouvernement semble avoir déjà pris en compte ce manque d'appétence des partenaires sociaux pour négocier. Il souhaite une mise en oeuvre « avant la fin de l'année » selon M. Dussopt.